SEIGNEURIE D’ARGENTON

A présent, un peu de chronologie concernant MONTREUIL-BELLAY et par conséquent son annexe, la châtellenie d’ARGENTON….

  • - Berlai 1er de MONTREUIL décédé avant 966, époux d’Adelaïde de SAUMUR
  • - Berlai II de MONTREUIL décédé après 1045, époux de Grécie de BELLEME
  • - Géraud 1er de MONTREUIL, né environ 1010, décédé en 1067 à ANGERS, époux d’Adeline de CHANTOCE (citée dans la charte de Saint-Nicolas d’ANGERS)
  • - Berlay III de MONTREUIL, né environ en 1035, décédé après 1116, époux d’Agnès de BUEIL, dite « Ogueilleuse »
  • - Géraud II de MONTREUIL, décédé après 1155, époux d’Adèle
  • - ? de MONTREUIL, époux de Marguerite de THOUARS
  • - Géraud III de MONTREUIL, croisé en 1190, avec Richard Cœur de Lion, époux de Marguerite d’AVANT
  • - Agnès de MONTREUIL, né environ 1187, décédée après 1211, épouse de Guillaume de MELUN
  • MONTREUIL passe à la maison de MELUN dès 1227
  • - Adam III de MELUN, né vers 1190, décédé en 1250, seigneur de MONTREUIL-BELLAY en 1244, époux de Constance de SANCERRE
  • - Guillaume III de MELUN, décédé le 6 juin 1278, époux d’Alix de CHACENAY, sans postérité
  • - Adam IV de MELUN, né vers 1240, décédé en 1306, époux de Jeanne de SULLY
  • - Jean 1er de MELUN, né vers 1290, décédé en 1359, époux de Jeanne de TANCARVILLE ; sans postérité.
  • - Jean II de MELUN, né environ en 1318, décédé après 1351, époux de Jeanne CRESPIN.
  • - Jean III de MELUN, né vers 1335, décédé avant 1385, époux d’Ide de MARIGNY, sans postérité.
  • - Guillaume IV de MELUN, décédé en 1415 à AZINCOURT, époux de Jeanne de PARTHENAY
  • - Marguerite de MELUN, décédée avant 1448, comtesse de TANCARVILLE, Vicomtesse de MELUN, dame de MONTREUIL-BELLAY, époux de Jacques II d’HARCOURT ; il fait ceinturer de murailles le bourg de MONTREUIL.
  • - MONTREUIL BELLAY passe à la maison d’HARCOURT de 1417 à 1488.
  • - Guillaume d’HARCOURT, décédé en 1484, époux de Yolande de LAVAL.
  • - Jeanne d’HARCOURT, décédée en 1488, épouse de René II, duc de Lorraine ; Jeanne lègue ses domaines à son cousin germain, François d’ORLEANS-LONGUEVILLE.
  • - François 1er d’ORLEANS-LONGUEVILLE, né en 1447, décédé en 1491, époux d’Agnès de SAVOIE
  • - MONTREUIL-BELLAY passe à la maison d’ORLEANS-LONGUEVILLE où elle demeurera jusqu’en 1664, vente à cette date au Maréchal de la MEILLERAYE, pour une somme de 620 000 livres ; ce dernier, à sa mort, n’avait pas d’enfant et sa seconde femme fit entrer la propriété dans la famille des COSSE-BRISSAC.
  • - Catherine PECOIL, née en 1707 et décédée en 1770, épouse de Charles-Timoléon de COSSE-BRISSAC.
  • - Catherine-Françoise de COSSE-BRISSAC, épouse de Louis de NOAILLES.
  • - Jean Bretagne de la TREMOILLE, né en 1737, décédé en 1792, dernier baron de MONTREUIL-BELLAY, époux de Marie-Jeanne de DURFORT, sans postérité. Par contrat du 22 juin 1754, le duc de la TREMOILLE acquit la baronnie moyennant 700 000 livres, tant pour le prix principal que pour les droits seigneuriaux dus au domaine du roi. Mais les nouveaux propriétaires ne vinrent jamais sur leur terre. Jean-Pierre GAIN, originaire de PARIS, procureur fiscal, avocat et notaire, administrait leurs biens en leur absence, biens qui furent déclarés « nationaux » à la Révolution et dès lors confisqués ; leurs maîtres se trouvant outre-Rhin furent supposés avoir émigré.

Divers documents des Archives Départementales confirment que la seigneurie de GENNES, une des plus anciennes et des plus importantes de GENNES, possédait également les ROSIERS.

AVEU 1454 DE MONTREUIL BELLAY POUR ARGENTON Source AD49 côte 1 E 1254

Un extrait d’aveu de la baronnie de MONTREUIL-BELLAY, en date du 3 mai 1454, concernant le fief d’ARGENTON de GENNES, rendu au roi de JERUSALEM et de SICILE, duc d’ANJOU, par Guillaume d’HARCOURT, comte de TANCARVILLE, vicomte de MELUN, seigneur dudit MONTREUIL-BELLAY, nous apprend ce qui suit :

Pierre de PONCHET, chevalier, homme de foi lige, tant à cause de son hôtel, terre, seigneurie et appartenances d’ARGENTON de GENNES, que des fiefs et arrières fiefs tenus de lui et m’en doit dix jours de garde, être faite en mon châtel de MONTREUIL, à besoin urgent et à l’éminent péril, armé et monté suffisamment.

1 – Item ; s’ensuivent les autres choses que je tiens à mon domaine à ladite foy et hommage à cause de ma dite baronnie au pays et terroir de GENNES

Premièrement : mon hôtel et appartenances appelé l’hôtel d’ARGENTON de GENNES ainsi qu’il se poursuit et comporte tant en maison, en carries, cour, caves, que jardin, contenant 12 boisselées de terre ou environ

2 – item ; la moitié par indivis d’un bois taillable sis derrière mondit hôtel vulgairement appelé le bois d’ARGENTON contenant de quatre-vingts à cent quarterons ou environ, partant avec le seigneur de SOUS-LE-PUY de GENNES, auquel bois je avouë droit de garenne, défensable à connils, lièvres, perdrix et autres bêtes noires.

3 – item ; trente quartiers de prés séants entre la rivière de LOIRE et la rivière de l’AUTHION.

4 – item ; un tart ou prison à mettre et emprisonner toutes bêtes prises sur les prés de mon dit domaine et sur les prés de mes sujets et entre lesdites deux rivières.

5 – item ; ai droit de fautrage à quatre bœufs en toute la pré des MILLERONS sise entre les deux rivières, lesquels quatre bœufs doivent être conduits par un homme étant sur une jument et un sien poulain après elle, lequel homme doit conduire lesdits quatre bœufs de pré en pré sans y faire arrêt en aucune manière.

6 – item ; et un droit appelé vouillage sur tous chalands chargeant aucune denrée au port de GENNES, c’est à savoir pour chacun chaland portant peaultré, trois mailles, et pour chacun chaland non ayant peaultré, une maille seulement.

7 – item ; une isle étant au milieu de la rivière de LOIRE entre GENNES et les ROZIERS contenant de quatre-vingts à cent arpents de bois, de vergues et de marsaulets

8 – item ; ay droit d’épaves de ma dite seigneurie, et tant par eau que par terre.

9 – item ; ay droit de saulmonnage appelé prémices, qui est que du premier saumon qui est pêché par chacun an en ladite rivière, la moitié dudit saumon, et le seigneur de SOUS-LE-PUY, l’autre moitié.

10 – Item ; ay droit de four à ban audit lieu d’ARGENTON de GENNES auquel mes sujets dudit lieu sont tenus et contraignables y fournoyer.

11 – Item ; mes prisons dudit lieu pour mettre et détenir les malfaiteurs.

12 – Item ; me doit chacun an, le prieur de Saint-Eusèbe dudit lieu de GENNES aux jours et fêtes de Toussaint, Noël, Pâques et Pentecôte, et à chacune d’icelles fêtes, deux foullées de fouace de pain de chacune un denier du poids et la rente de huit sols septiers de froment, avec une pinte de vin blanc bon et compétent, rendable à mon dit hôtel, à heure d’entre la première messe et la grand-messe, par homme chaussé de souliers neufs, à cause et par raison des dixmes que ledit prieur prend et lève chacun an, en ma dite seigneurie et paroisse de GENNES et des ROZIERS.

13 – Deniers à moi dus à cause de ma dite baronnie au pays et terroir de GENNES et des parties voisines, sous ladite foy et hommage au jour de l’angevine par les personnes qui s’ensuivent…… liste de noms des sujets de 13 à 25

26 – Hommes de foy à cause et par raison de ma dite terre et seigneurie d’ARGENTON de GENNES

Et premièrement, Thomin de DAILLON, homme de foi lige, à cause de son hôtel, seigneurie et appartenances de SARREAU, et m’en doit deux sols de service annuel et gardes à l’avenant service, selon la coutume du pays

Le curé de SARIGNE, homme de foy lige, pour raison de certaines choses héritaux, doit à mutation de curé cent sols

Jean BAREAU d’ANGERS, homme de foy simple, par raison du moulin de SARRAULT et autres choses, et me doit chacun an, cinq sols de service annuel.

Cyprien BONNEIL, homme de foy simple, par raison d’une maison et autres choses, séants à GENNES et environ, et m’en doit huit sols de service.

Jean CLEREAU, seigneur de GREZILLE, homme de foy lige, à cause de son hôtel et appartenances de GREZILLE.

L'hommage crée pour le vassal comme pour le seigneur une double obligation : se conseiller et s'aider mutuellement

René de MONTECLER, homme de foy lige, à cause de son hôtel, fief et seigneurie de l’ETANG de GENNES

Jean GAUTHIER, homme de foy lige, par raison de fautrage qu’il tient de moi, en la pré des MILLERONS, et m’en doit cinq sols de service annuel.

Guillaume BIGEON, homme de foy lige, à cause de son fief, terre de GODINIERE.

Jean de la PORTE, seigneur de VEZINS, homme de foy lige, à cause de son hôtel et appartenances de la TUANDIERE.

Lesquelles choses ci-dessus déclarées et chacune d’icelles, je avouë droit de justice et juridiction, haute, moyenne et basse, mère mixte et impère, et tout ce qui en dépend et peut dépendre.

 

 

SOURCE : AD 49 COTE 1 E 1254

 

CONTRAT D ACQUET CHATELLENIE D ARGENTON 1771 Source AD49 Côte 1 E 1256 ARGENTON 1771 – 1772

Le 25 octobre 1771, Messire Jacques Auguste POISSON de MONTAIGU, seigneur de Saint-Eusèbe de GENNES et des ROSIERS, SOUS-LE-PUY, MONTJEAN de GENNES, SARRE, FREMOULIN, et autres lieux, demeurant à ANGERS, paroisse Saint-Denis, a acheté la seigneurie d’ARGENTON à très haut et très puissant Prince Monseigneur Jean Bretagne Charles Godefroy, duc de la TREMOILLE, seigneur de la baronnie de MONTREUIL-BELLAY, de la terre, prévôté et châtellenie d’ARGENTON de GENNES, à la charge de la tenir de ladite baronnie à hommage lige et à 5 sols de service payable au terme de Saint-Michel.

Est fait mention dans le présent contrat de la cause de de non-consolidation tant pour les choses nouvelles dépendant des fiefs dudit seigneur de MONTAIGU relevant de ladite châtellenie d’ARGENTON. Voici un extrait de cet acquêt

Ont comparu Messire Jean-Pierre GAIN, avocat en parlement, procureur fiscal audit MONTREUIL-BELLAY, demeurant au château du lieu, paroisse Notre-Dame, au nom et comme substitué par procuration passée devant nous, ….

Lequel sieur audit nom a par ces présentes, vendu, cédé, délaissé et transporté, avec garantie de tout troubles, hypothèques, évictions, interruptions et autres, audit Sieur POISSON de MONTAIGU, le fond, très fond, propriété, jouissance de la terre, prévôté et châtellenie d’ARGENTON de GENNES sur LOIRE, située en ANJOU, paroisse de Saint-Eusèbe, et circonvoisine avec toutes ses circonstances et dépendances, fiefs, justice et juridiction, droits utiles et honorifiques, corporelles et incorporelles, hommes, sujets et vassaux, telle et ainsi qu’elles appartiennent audit seigneur vendeur, à cause de sa baronnie de MONTREUIL-BELLAY, dont ladite châtellenie est une ancienne annexe et consolidation…..

La dite terre ainsi vendue pour en commencer la jouissance à compter du 1er janvier prochain, et toucher par ledit seigneur acquéreur les fermages de ladite terre au terme de leurs échéances, suivant le bail qui en a été fait par adjudication au siège de ladite baronnie, au sieur François CHICOTTEAU, le 11 septembre 1770, les fermages de la présente année demeurant réservés à mon dit seigneur vendeur…..

En outre, de tenir et relever ladite châtellenie de ladite baronnie de MONTREUIL-BELLAY, à hommage lige et aux devoirs et service annuel de cinq sols au terme de Saint-Michel et aux profits féodaux suivant la coutume, ….

La présente vente ainsi faite pour et moyennant le prix de 16 000 livres dont 8 000 livres payables comptant au 1er janvier prochain sans intérêt, l’autre moitié de pareille somme de 8 000 livres dans le délai de 2 années, à compter dudit jour du 1er janvier prochain et néanmoins pourra ledit sieur acquéreur faire le paiement de ladite seconde moitié, en deux ou trois paiements…..

Et ledit sieur GAIN audit nom promet remettre dans un mois, tous titres, papiers et renseignements de la propriété jouissance de ladite terre et extrait des aveux rendus au roy pour ce qui concerne ladite châtellenie.

Source : AD 49 COTE 1 E 1256