CHAPELLES DISPARUES DE LA PAROISSE DE SAINT-EUSEBE DE GENNES

Le Pouillé général, de l’an 1648, que l’on peut consulter aux Archives départementales sous la cote BIB 5513, nous indique l’existence de deux chapelles sur GENNES, la chapelle Sainte-Catherine et la Chapelle Notre-Dame de THORE.

Ce registre, contenant les bénéfices de l’Archevêché de TOURS et du diocèse d’ANGERS, dénombrait les biens et les recettes du clergé ; il nous apprend que ces deux chapelles ont pour patron, le Seigneur de la Roche de GENNES pour la chapelle Notre-Dame de THORE, et le Seigneur de SOUS-LE-PUY, pour la chapelle Sainte-Catherine, toutes les deux à la collation de l’évêque d’ANGERS ; les revenus sont de 50 livres pour la chapelle Notre-Dame de THORE et de 28 livres pour la chapelle Sainte-Catherine.

Précisons que le terme de patron désigne le fondateur de l’église, voire ici des chapelles, ou son descendant ou son héritier testamentaire ; l’évêque d’Angers est collateur des bénéfices apportés par ces chapelles.

Partons à la découverte de l’histoire de ces deux chapelles, grâce à la monographie de GENNES par l’Abbé BOURASSEAU, l’historien et archiviste Célestin PORT, spécialiste de l’histoire de l’Anjou et les documents trouvés aux Archives départementales d’ANGERS……

 

 

SOUS-LE-PUY, LA CHAPELLE STE-CATHERINE,

Cette chapelle dépendait du fief et seigneurie de SOUS-LE-PUY, un des plus anciens et des plus importants de GENNES. Ses seigneurs avaient titre de fondateurs de l’église de St-Eusèbe et de seigneurs de la paroisse. Ils s’intitulaient aussi seigneurs des Rosiers. Ils relevaient de l’abbaye de St Cassien, au pays de LOUDUN, pays du reste d’où sont venues les principales familles seigneuriales de GENNES. Parmi leurs nombreux droits en vertu du titre de seigneurs de la paroisse de St-Eusèbe, ils avaient droit de présentation à la chapelle des 3 Maries des Rosiers.

En outre du titre de fondateur de l’église paroissiale, ils possédaient en propre une chapelle seigneuriale du titre de Ste-Catherine dont ils présentaient le chapelain. Cette chapelle était entourée d’un cimetière spécial à la famille des seigneurs et à leurs serviteurs. Celui-ci était contigu au grand cimetière de l’église paroissiale dont il était séparé par une muraille qui existe encore et sépare encore aujourd’hui la propriété de Mesdemoiselles LEGRAZ de la vigne appartenant à Mr CHARPENTIER, au midi. Cette muraille forme un angle avec le mur de clôture ouest de la ferme de St-Eusèbe et délimite l’étendue du cimetière Ste-Catherine. La chapelle faisait face à la grande porte d’entrée ouest de la nef de l’église de St-Eusèbe dont elle était distante tout au plus d’une soixantaine de mètres, de sorte que par cette porte ouverte, le prêtre officiant dans l’église voyait la chapelle, et réciproquement. Vue des Rosiers, Ste-Catherine dominait le coteau par-dessus les toitures de la demeure seigneuriale. Cette année encore, en 1908, Mr PIHIEN, cultivant ce champ des morts mettait à découvert et les ossements des tombes et les fondations du petit édifice.

CHAPELLE STE CATHERINE PRESENTATION DE CHAPELAINS 1421-1603 Source AD49 côte G230

Enfin, un document, dont la cote est G 330, nous renseigne sur la présentation de la chapelle le 15 avril 1521, au chapitre collateur, par Charles de BOURNAN, seigneur de SOUS-LE-PUY et de MONTJEAN DE GENNES, de la personne de François de BOURNAN de la chapelle de Sainte-Catherine en l’église de Saint-Eusèbe de GENNES.

CHAPELLE STE CATHERINE PRESENTATION DE CHAPELAINS 1421-1603 Source AD49 côte G230

Une autre présentation a été faite le 13 octobre 1603 par François de CHERITE, seigneur de SOUS LE PUY et de MONTJEAN de GENNES.

 

 

NOTRE DAME DE THORE,

Un peu d’histoire sur la chapelle dédiée à Notre-Dame, en la paroisse de Saint-Eusèbe, et de son village Le THORE….

Ce village dut être autrefois considérable comme formant le port primitif de GENNES et fournissant une place commode pour le marché que l’on dit avoir été établi à St-EUSEBE dans les temps anciens. Il a disparu depuis des siècles, sans doute par quelque fait de guerre, mais ses voies de communication subsistent encore et bien que ruelles portent le nom prétentieux de rues de Thoré, c’était à ses rues qu’aboutissaient les chemins de LOUERRE, BRISSAC, ST-GEORGES, COUTURES, LE THOUREIL. Le château d’Argenton de GENNES, situé à mi-côte, à l’intersection des chemins, dominait et protégeait le village. Seule, sa chapelle dédiée à Notre-Dame, avec la demeure du chapelain, restait debout, mais les services religieux ne s’y faisaient plus ; ils avaient été transférés à l’église paroissiale de Saint-Eusèbe. Cette chapelle orientée qui pouvait avoir environ 25 mètres de longueur sur 6 ou 7 de largeur étaient en forme de croix latine avec le chœur arrondi en abside, dimensions assez notables qui, elles aussi, prouvent l’importance du village que cette chapelle desservait. Le seigneur de la Roche de GENNES avait le droit d’en présenter le chapelain. En 1865, les murailles en ruines s’élevaient encore à 7 ou 8 pieds au-dessus de la terre. La construction de la route de GENNES au THOUREIL en nécessite partiellement du moins la démolition, car elle passait à travers le bras droit du transept dans toute sa largeur. La démolition fut complétée par le propriétaire et l’emplacement du reste de la chapelle transformé en champ de labour. Ses dernières reliques, consistant en bases de colonnes et en chapiteaux ont été recueillies au musée de St-Eusèbe. Deux piliers en maçonnerie en face de l’ancien port, au bord de la route, et au débouché d’un petit chemin qui remonte en serpentant le long du coteau, indiquent encore l’emplacement de la chapelle et de la chapellenie de THORE. La chapelle longeait la route du côté de St-Eusèbe, et le cantonnier qui avait lui-même exécuté les travaux de démolition nous a fait voir les murailles en fondation de l’édifice. Celles-ci sont très apparentes et forment le talus du fossé le long du champ. Les deux piliers en maçonnerie sont ceux de l’entrée du jardin de la chapellenie dont la maison était située à une certaine distance plus loin, également sur le bord de la route. Mais de cette maison, il ne reste plus aucune trace visible.

La présentation de cette chapelle appartenait au seigneur de la Roche de GENNES

Source AD 49 : cote G 2040

Dans ce registre, on découvre la déclaration et le bail du temporel de cette chapelle, à savoir des baux et contrats portant arrentement au profit du chapelain, de terres au VIRPELEE, au MOULIN DE L’HOMME, à la BARDINIERE, déclaration et bail du temporel de la chapelle Notre-Dame-de-Thoré.

RENE DE BOURNAN CHAPELLE NOTRE DAME DE THORE Source AD49 côte E1786

Un document, sous la cote AD 49 E 1786, nous renseigne sur la présentation de cette chapelle par René de BOURNAN, seigneur de la Roche de GENNES, en 1551.

Un registre, sous la cote AD 49 1 E 1265, nous donne quelques renseignements sur le fief de THORE. Voici ce que l’on peut lire :

Il relevait de la seigneurie de MONTJEAN de GENNES ; il en fut fait acte de foy et hommage à Jeoffray PEIAN, seigneur de MONTJEAN DE GENNES, par Etienne de TOYRE l’an 1313.

Ce fief n’existe plus ; il faut savoir qu’il y avait autrefois un village nommé THORE, qui était aux environs de la chapelle NOTRE-DAME du THORE, maintenant en ruine.
En fouillant la terre aux environs de cette chapelle, on trouve des carrelages de maisons ; ce village était considérable, devant l’établissement de la levée ; il a depuis été submergé par la Loire.
Il y a apparence que la seigneurie de THORE s’étendait sur ce village et sur les terrains des environs, maintenant occupés par la Loire, avant la construction des levées ; on n’a pas de titres assez anciens pour pouvoir éclaircir ces faits ; il paraît constant que la construction de la chapelle de THORE est de la plus haute antiquité ; les murs sont en ciment avec des couches de briques, conformes aux constructions des 6, 7, 8, et 9eme siècle.
Cette chapelle était d’une certaine étendue ; elle était précédée d’une galerie, ce qui fait connaître qu’il s’y rendait une certaine affluence de peuple.
On serait tenté de penser qu’elle aurait été originairement l’église paroissiale de GENNES ; autrement on ne peut concevoir pourquoi elle eût été établie si à proximité de l’église paroissiale.
Dans ce système, il faudrait que lors de l’établissement du prieuré, c’est-à-dire lorsque Josselin NORMAND et Ramburge sa femme, seigneur de GENNES vers l’an 1050, donnèrent le service divin de leur paroisse et les émoluments qui en étaient la suite, ainsi que les dimes aux religieux de la COUTURE du MANS, pour établir à GENNES des moines pour y faire le service divin, et celui de la paroisse, qu’à cette époque, l’église de St-Eusèbe eût été construite, attenant à la maison conventuelle qui fût également établie dans ce temps, il paraît que le terrain de cette maison conventuelle, les jardins, faisaient partie de celui d’une ancienne forteresse qui avait d’avance été ruinée.
Cependant, il était assez d’usage que les églises paroissiales fussent situées à proximité et même dans l’enclave des châteaux, n’ayant été dans le principe que les chapelles des seigneurs, ce qui induirait à penser qu’il y eut d’avance une église au lieu où elle est actuellement.
On ne peut établir d’opinion sur la situation ancienne de l’église paroissiale de GENNES ; toutefois, il y a toute vraisemblance que le service divin de cette paroisse s’était fait dans la chapelle de THORE avant l’établissement du prieuré ; cette vraisemblance est fondée sur la grandeur de cette chapelle, qui n’eut pas eu cette étendue si elle n’eut été qu’une simple chapelle de dévotion et autour de laquelle était un village ou un bourg considérable.

Enfin, des archives relatives aux biens nationaux nous fournissent de précieux renseignements sur ces chapelles.

Rappelons que les biens nationaux sont l’ensemble des biens, collectifs ou privés, appropriés par l’Etat pendant la période révolutionnaire.

On distingue les biens nationaux de première origine, provenant du patrimoine de l'Église depuis 1789, et les biens nationaux de deuxième origine, confisqués sur les émigrés et les condamnés politiques depuis 1792.

Un document, dont la cote est 1 Q 713, détaille les biens mobiliers de l’église de Saint-Eusèbe et de la chapelle Sainte-Catherine ; en voici le contenu :

« Aujourd’hui 2 septembre 1790, 8 heures du matin, en vertu d’ordonnance du département du Maine-et-Loire du six du mois dernier et de la lettre de Monsieur le Procureur syndic du district de SAUMUR, du dix-neuf suivant signé MERLET, les officiers municipaux de la commune ou paroisse de Saint-Eusèbe de GENNES se sont assemblés pour procéder à l’inventaire du mobilier de la fabrique de ladite paroisse ; lesdits officiers ont fait prévenir Maître René PEHU, prêtre curé de ladite paroisse, et Louis BESNARD, sacriste, pour représenter les clefs des meubles qui renferment les ornements et autres effets de ladite fabrique, lesquels intervenus ont promis représenter lesdites clefs et assister audit inventaire, auquel a été procédé comme s’ensuit :

Premièrement, sommes entrés dans l’église de ladite paroisse de Saint-Eusèbe de GENNES, ou étant ledit Louis BESNARD nous a représenté la clef de l’une des sacristies, et ouverture faite de la porte d’icelle, se sont trouvés les effets suivants :

1 – 2 serviettes et 1 nappe d’autel de toile de brin mi usées estimées 2 livres

Tour d’autel : bande horizontale de tissu comportant un décor et souvent une frange. Attaché au bord de la table d’autel, il pend devant et sur les côtés

2 – Plus 2 tours d’autel de peu de valeur, garnis en mousseline, estimés 24 sols

 

 

3 – Plus 3 devants d’autel, l’un de nulle valeur, à rayure de soie jaune et blanche, le second en tapis de laine rouge et verte, aussi de peu valeur, et le troisième, en soie violette, doublé de toile, estimés 3 livres

4 – Plus 1 autre devant d’autel d’étamine ivoire de peu de valeur, et un mauvais drap mortuaire d’étoffe noire dont la croix en soie est rhabillée de différents morceaux, estimés 4 livres

5 – Plus 1 vieux coffre de bois noir fermant à clef, dans lequel sont renfermés les effets ci-dessus, estimé 4 livres

6 – Plus à l’autel Saint-Nicolas, dans ladite église, s’est trouvée devant un devant de ledit autel, en tapis de laine rouge, blanche, verte et bleue avec une très mauvaise nappe d’autel de brin plus que demi usée, estimés 4 livres

7 - Plus à l’autel de la Vierge s’est trouvée 1 devant d’autel de toile peinte en façon indienne avec la robe de la Vierge d’indienne et une nappe d’autel de toile de brin, plus que demi usé, estimé 4 livres

8 – Plus sur ledit autel, 4 chandeliers de cuivre avec 1 Christ en bois, et 2 mauvais bouquets, estimés 3 livres

9 – Plus à l’autel de Sainte-Marguerite, s’est trouvé 1 devant d’autel de toile peinte en façon d’indienne, 1 nappe d’autel de toile de brin, 4 mauvais bouquets, 1 croix de bois couverte en plaque de cuivre, et 4 chandeliers, le tout estimé à 3 livres

10 – Plus, à l’autel de Saint-Sébastien, s’est trouvé 1 devant d’autel rouge barré de tapisserie de très peu de valeur et 1 nappe d’autel très usée, rhabillée avec 2 mauvais bouquets, le tout estimé 3 livres

Le tabernacle désigne, dans l’Église catholique romaine, le meuble (ouvrage de menuiserie, d'orfèvrerie, de marbre) qui abrite le ciboire contenant les hosties consacrées au cours de la messe

11 – Plus au maître autel s’est trouvé 1 devant d’autel de satin fleuri plus que demi usé, 3 nappes d’autel de brin, 2 mauvaises et 1 passablement bonne, des gradins avec leurs tapis de soie de peu de valeur, 1 tabernacle avec son voile de soie ; lesdits gradins et tabernacle de bois dont la dorure ne paraît presque plus, 2 chandeliers de cuivre et 2 vieux bouquets avec leur vase de faïence, le tout estimé 9 livres

 

 

12 – Plus 1 croix de cuivre argentée et un grand chandelier de bois doré pour le cierge pascal, le tout estimé 3 livres

 

13 – Plus 1 lampe de cuivre, 1 bénitier aussi de cuivre, rompu par le pied, et son goupillon aussi de cuivre, 1 encensoir avec sa navette aussi de cuivre, 1 autre navette et 1 autre mauvais encensoir de peu de valeur sans chaîne, le tout estimé à 6 livres Bénitier et goupillon

 

 

Nappe : le rituel prescrivait de recouvrir l’autel de trois nappes, dont seule la nappe supérieure était ornée et retombait sur les côtés. Les nappes de communion sont munies de boucles ou de rubans permettant de les fixer à la table de communion.

14 – Plus 1 nappe de communion de 2 morceaux estimée 10 sols

 

 

 

15 – Plus 1 petit coffre de bois bouillard, servant de siège pour le célébrant et 1 marche- pied, estimés 10 sols

 

16 – Plus 1 pupitre de vieux bois de chêne, 1 mauvais graduel rhabillé, 2 antiphonaires, 3 processionnaux de peu de valeur, 1 missel et 1 autre processionnal en 2 tomes, estimés 6 livres Antiphonaire : Livre d' église contenant tous les chants de l' office. Un graduel contient principalement les chants propres de chaque messe Le processionnal est un livre d'église où sont écrites et notées les prières qu'on chante aux processions Sommes passés dans l’autre sacristie dont la clef de la porte a été représentée par ledit Maître PEHU, où se sont trouvés les effets ci-après :

17 – 1 petite armoire de bois noyer, à 2 battants fermant à clef, estimée 6 livres

Chasuble, étole, manipule, bourse et voile de calice Etole : longue bande d’étoffe, insigne du sacerdoce, portée par le prêtre dans l’exercice de la liturgie. Elle est de matières et de couleurs assorties à la chasuble ou la dalmatique Manipule : de forme analogue à l’étole, mais plus court, il se portait sur l’avant-bras gauche. Il servait à l’origine à s’essuyer les mains, puis devint honorifique. Le concile Vatican II l’a supprimé.

18 – ouverture faite d’icelle, s’y est trouvée 1 chasuble de satin fleurie, rhabillée en plusieurs endroits ainsi que l’étole et le manipule, le tout bordé d’un faux galon à dentelle, estimé à 40 sols

 

19 – Plus 1 autre chasuble de soie fleurie, 1 étole et manipule, le tout bordé d’un galon surdoré, dont la doublure de soie rouge est toute rompue, estimés 24 livres

20 – Plus 1 chasuble de soie noire, 1 étole et manipule, le tout bordé de faux galon, estimé 12 sols

21 – Plus 1 chasuble XXX fleuri vert avec son étole et manipule, bordés de faux galon, estimés 9 livres

22 – Plus 1 autre chasuble de ras fleuri rouge avec son étole et manipule bordé de faux galon, estimés 9 livres

23 – Plus 1 autre chasuble de soie fleurie rouge avec son étole et manipule, bordés d’un faux galon, estimés 36 livres

24 – Plus 1 autre chasuble de soie fleurie avec son étole et manipule bordés de faux galon, estimés 12 livres

25 – Plus 1 autre chasuble de ras fleuri violette avec son étole et manipule, bordés de faux galon, estimés 9 livres

26 – Plus 1 vieille chasuble blanche de ras fleurie avec son étole et manipule, et ses galons en soie, le tout de peu de valeur, estimé 2 livres

27 – Plus 1 devant d’autel de soie verte fleurie, doublé de toile rouge, estimé 3 livres

 

Chape, grande cape de cérémonie

28 à 33 – Plus, diverses chapes

 

 

 

 

 

34 – Plus, le tout et le fond d’un dais de soie fleuri, doublé de toile estimé 3 livres

35 – Plus, 1 robe de la vierge en soie, doublée de toile grise, estimée 20 sols

La dalmatique est portée par-dessus tous les autres vêtements par les diacres

36 – Plus, 1 dalmatique de soie fleurie, de même que le tour du dais ci-dessus, avec 1 manipule, estimé 3 livres La dalmatique est portée par-dessus tous les autres vêtements par les diacres

37 – Plus, une mauvaise chape de soie verte, rouge et blanche, rhabillée de différents morceaux, estimé 20 sols

38 – Plus 1 mauvais dalmatique noir avec une robe de la vierge de taffetas gris, estimé 20 sols

 

Psautier, recueil de psaumes, souvent associé avec d'autres textes religieux

39 - Plus 13 volumes dont 1 psautier, l’office du Sacré Cœur de Jésus, 3 vieux rituels, 2 vieux missels, 4 autres de rituels nouveaux, estimé 3 livres

 

 

 

 

40 – Plus, 2 mauvaise aubes, rhabillées en plusieurs endroits, estimées 30 sols

41 – Plus, 1 autre aube un peu meilleure, garnie de dentelle, estimée 30 sols

 

Le rochet a presque la même forme que l'aube : mêmes manches, même corps mais s'arrêtant à la hauteur des genoux.

42 – Plus, 1 surplis en 2 rochets estimé 6 livres

 

Palle brodée : linge rigide qui couvre le calice pendant la messe

 

43 – Plus 3 bourses de différentes couleurs, de peu de valeur, avec 4 palles brodées en dessus, estimées 24 sols

 

Le corporal est un linge liturgique sur lequel sont posés la patène et vases sacrés (calice et ciboires) durant la célébration eucharistique. Sa présence facilite la récupération des miettes de pain consacré qui pourraient être tombées de la patène ou des ciboires.

Purificatoire est un linge liturgique servant à recueillir le Sang du Christ qui pourrait couler du calice lors de la communion du prêtre, et à purifier les vases sacrés - le calice et la patène - après la communion

44 – Plus, 1 nappe de communion en 2 morceaux, 6 nappes d’autel de toile de brin, 2 autres nappes de peu de valeur, 2 autres nappes de toile fine dont 1 garnie de dentelle, 2 mauvaises serviettes, 2 tours ou garnitures d’autel, 1 écharpe de soie brodée d’un faux galon, et quelques purificatoires et corporaux, le tout estimé 22 livres 10 sols

45 – Plus 1 bocle en forme de fauteuil qui renferme des titres de ladite église, ceci pour mémoire

46 - Plus, sommes passé dans la chapelle Sainte-Catherine, attenante à ladite église, (Saint-Eusèbe), où s’est trouvé 6 chandeliers de cuivre, 6 chandeliers de bois doré, 1 christ aussi en bois doré, 12 bouquets avec leur vase dont partie anciennement dorée et l’autre partie de faïence, 1 voile de toile peinte pour couvrir le crucifix, 1 bois de dais, 1 boîte de sapin qui renferme lesdits bouquets, 1 bannière de très peu de valeur, le tout estimé de 19 livres

47 - Plus 6 bancs, 33 chaises et 2 mauvais confessionnaux, estimés 32 livres

48 - Plus 1 calice, 1 soleil, 1 ciboire d’une certaine grandeur et 1 custode, le tout d’argent, estimé 120 livres, n’ayant pu les peser, attendu que le ciboire est rempli d’hosties

49 - Plus 3 cloches, 2 clochettes et 1 petite sonnette, 1 mauvaise horloge, le tout avec les cordes desdites cloches de peu de valeur, estimées ensemble en comptant le poids des cloches de 15 cent à 800 livres

Tous les effets ci-dessus sont restés dans ladite église et le montant de leur estimation revient à la somme de 1 205 livres

La chapelle Notre-Dame de THORE n’a pas fait l’objet d’inventaire au moment de la Révolution puisque les services religieux ne s’y faisaient plus.

Mais cette chapelle possédait des biens temporels non négligeables.

Un document, dont la cote est 1 Q 1560, nous apprend parmi de multiples biens, l’existence d’une maison dans le bourg de GENNES.

En voici sa description :

Déclaration que fait René PEHU, curé de Saint-Eusèbe de GENNES, comme procureur de Maître François Louis de GOUSSE, titulaire de la chapelle de Notre-Dame de THORE, desservie dans l’église de Saint-Eusèbe de GENNES, suivant la procuration passée devant ROULLEAU, notaire à GENNES, le 14 janvier 1762,….

une maison où il y a une cuisine, petite chambre au bout et une autre chambre avec haute cheminée demi enfoncée, une chambre haute et un grenier, une grande cave et plusieurs petits caveaux, une écurie, plusieurs appentis, et une cour au milieu, le tout clos de murs, un jardin aussi clos de murs, appelé le Petit THORE, paroisse de Saint-Eusèbe, affermée au sieur SERAIN, salpêtrier, en la somme de 40 livres, par bail passé devant le notaire de GENNES le 22 avril 1788.

Dans la monographie de l’Abbé BOURRASSEAU, on peut apprendre qu’en 1793, les officiers municipaux de la commune de Saint-Eusèbe de GENNES avaient une mairie ou maison commune ; c’était la maison de l’ancien chapelain de THORE, appelée le Petit THORE ; elle est l’avant dernière maison à gauche quand on gravi la montée de la Croix de Mission ; elle est très remarquable par une large porte avec voussure en ogive, aveuglée avec des tuffeaux. La salle des séances était au-dessus de cette ogive ; on y accède par l’escalier situé dans la cour placée derrière et plus bas ayant pour entrée un large portail à claire-voie. THORE était alors loué au citoyen SERAIN, chirurgien, ancien syndic, membre de la municipalité qu’il recevait chez lui dans la chambre susdite. Le Petit THORE fut vendu comme bien national à un sieur DUCAMP pour 70 livres. Il garda, dit-on, la municipalité comme locataire jusqu’à la fin de l’existence de celle-ci.

 

PROCURATION DU CHAPELAIN DE THORE AU PRETRE DE ST EUSEBE Source AD49 côte 5E 55 224

Enfin, la procuration donnée par Maître François Louis de GOUSSE à Maître René PEHU le 14 janvier 1762 et deux baux à ferme passés le 29 juillet 1770 à René LEBRETON pour 9 années, et le 8 juin 1779 à René LEBRETON, vigneron et Perrine BODEL, sa femme, actes passés devant Maître Jacques ROULLEAU, notaire royal à SAUMUR, résidant à Saint-Eusèbe de GENNES, un autre bail à ferme pour 9 années, passé le 22 avril 1788, devant Maître DELALANDE, notaire à SAUMUR, résidant bourg de GENNES, à Sieur Michel SERAIN, salpêtrier, et à Demoiselle Renée POISSON, son épouse qu’il autorise, demeurant paroisse de Saint-Eusèbe de GENNES, nous confirment que cette maison appartenait au chapelain de Notre-Dame de THORE.

SOURCES : AD 49 COTE 5 E 55 224, 5 E 55 232, 5 E 55 241, 5 E 55 250.

 

Un plan élaboré en 1774, découvert dans un document dont la cote est 1 E 1224, nous montre l’emplacement de la maison du chapelain.

PLAN MAISON DU CHAPELAIN DE THORE 1774 Sourc AD49 côte 1 E 1224 DOMAINE 1688-1720

De ces deux chapelles, il ne reste plus rien, à moins que quelque partie en soit encore masquée et n’a pas été explorée….Heureusement, les archives nous apportent de précieux renseignements quant à leur histoire….