TERRES ET SEIGNEURIES RELEVANT DE LA CHATELLENIE DE PIMPEAN

 

 

 

Cet extrait de carte de CASSINI nous montre les principales seigneuries, qui relevaient directement de la Baronnie de TREVES jusqu’au 18 août 1635, date à laquelle un acte a réuni ces seigneuries à PIMPEAN, à charge par le seigneur de PIMPEAN de ne faire qu’une seule foy et hommage lige audit TREVES et de rendre le tout par un seul et même aveu.

Le tome V du Comté de TREVES nous renseigne sur les CLAVIERES, la RUE, la BRISMONDIERE ou la BRISMONTIERE, GREZILLE et ALLIGNE, toutes situées paroisse de GREZILLE, et tenues dudit comté de TREVES, sous un seul même foy et hommage avec la châtellenie de PIMPEAN, suivant et au désir de l’acte reçu devant BECON et AUGER, notaires au Châtelet de PARIS, le 18 août 1635, fait entre Messire Pierre de LAVAL, chevalier, Marquis de LEZE, et Baron de TREVES, et Messire René BARJOT, chevalier, Marquis de CHOLET, et seigneur de PIMPEAN.

Lesdites terres et seigneuries ci-dessus dénommées auparavant ledit acte de 1635, étaient tenues particulièrement dudit Comté de TREVES, sous les différents hommages ci-après, à savoir :

 

  • Source AD49 Côte E1324
    La terre et seigneurie des CLAVIERES, à deux foys et hommages simples, l’une en moyenne justice, à 18 livres de service, chacun an au terme de Saint Hilaire ; et l’autre, tenue à moyenne justice, que le seigneur dudit lieu et ses auteurs avaient et étaient accoutumés d’exercer avec reconnaissance du baiser des mains et de la bouche du seigneur de TREVES, suivant qu’il appert aux titres compris sous le chapitre 1er du présent volume, folios 1er et second. Notamment l’aveu du 25 août 1416, rendu au seigneur Jacques 1er de MONTBERON, baron de Maulévrier et de TREVES, par Jean GUENET, seigneur des CLAVIERES.

    Quelques titres de propriété concernant les CLAVIERES.

    • Le 27 septembre 1412, une constitution a été établie par Jean GUENET, au profit de noble homme LEBRETION OURCEAU, seigneur des Noyers, de la rente de deux setiers de froment, mesure de BRISSAC, affectée spécialement sur la métairie et moulin des CLAVIERES.

    • En juillet 1418, une copie collationnée d’un don fait par Charles, fils du Roy de France, Dauphin et Régent, à Guyemard CREPILLEAU et à Hervé GOUCHERIE, du lieu et moulin des CLAVIERES, confisqués sur Jean GUENET, écuyer de la paroisse de GREZILLE, pour crime de lèse-majesté.

    • Le 14 juin 1419, des lettres royaux ratifient le don fait à Guynemard CRESPILLEAU et à Hervé GOUCHERIE, du domaine et appartenances des CLAVIERES et de la GAIGNERIE et du moulin dudit lieu, confisqués sur Jean GUENET, écuyer, pour crime de lèse-majesté, commis sur la personne du Dauphin. Ensemble ratifié le contrat de vente du susdit lieu et moulin des CLAVIERES fait par Guillaume PAYNEL, desdits CRSPILLEAU et GOUCHERIE.


    • Votre Texte
      Le 6 avril 1423, lettres royaux portant ratification du don fait par Charles, fils du Roi de France, dauphin et régent, à Guynemard CRESPILLEAU et à Hervé GOUCHERIE de tous les biens immeubles de Jean GUENET, de la paroisse de GREZILLE, à des contrats d’acquêt fait par Guillaume PAYNEL, desdits CRESPILLEAU et GOUCHERIE, du lieu et appartenances des CLAVIERES, lesdits lettres enregistrées à la Chambre des Comtes le 23 août 1423.

    • Votre Texte
    • Le 28 juin 1435, acquêt fait par Messire Bertrand de BEAUVAU, seigneur du PIMPEAN, de Jean ALLAUME le JEUNE, de la moitié par indivis du lieu, domaine, et appartenances des CLAVIERES, consistant en maisons, terres, vignes, bois, hayes, prés, pâtures, cens, rentes, juridiction, moulin à eau et garenne, à la charge de relever du fief de TREVES.


    • Source AD49 Côte 9 J3
      Le 1er juillet 1435, un acquêt fait par Messire Bertrand de BEAUVAU, chevalier, de Brémord AMENARD et de Jean MAUDUIT, héritiers à cause de leurs femmes, de Guillaume PAYNEL, de portion du domaine manoir et terres des CLAVIERES, et de la GAIGNERIE dudit lieu et du moulin sis près le GROLLAY.
      Lesquels héritages sont venus audit PAYNEL par le transport qui lui en avait été fait par Guyemard CRESPILLEAU et Hervé GOUCHERIE, lesquels les avaient eu du Roi, lors Dauphin, confisqués à cause de crime de lèse-majesté sur Jean GUENET, écuyer, seigneur de ladite terre des CLAVIERES.

Rappelons que le 12 février 1443, Bertrand de BEAUVAU obtint de son suzerain, le seigneur de TREVES, l’autorisation de réunir à sa terre, celles de FORGES et des CLAVIERES, avec titre de châtellenie, sous une même foy et hommage au regard de TREVES. Ces terres étaient tenues de ladite baronnie sous trois foys et hommages, en titre de châtellenie avec tous les droits qui y appartiennent, à charge de la tenir de ladite baronnie de TREVES sous une foy et hommage lige, convenu que si lesdites terres sont séparées du corps de ladite châtellenie, qu’elles reprendront leur première nature de foy.

Les CLAVIERES ne sont point compris par la réunion de l’acte de 1635 ; mais elles le sont par la foy et hommage rendue le 6 juillet 1668.


En est Sieur, Jean GUENET en 1416, Amaury DU GUE en 1420.


    Source AD49 Côte : E1324
  • La terre et seigneurie de la BRISMONTIERE ou la BRISMONDIERE, à foy et hommage lige, en justice foncière, ou moyenne suivant l’aveu du 22 août 1415. Et à un tiers de cheval de service à muance de seigneur et de vassal à 33 livres et 4 deniers .

    Le 28 juin 1507, un autre aveu est rendu est rendu à TREVES par la seigneurie de la BRISMONDIERE, tenue à la justice foncière, à foy et hommage lige, et un tiers cheval de service, à muance de seigneur et vassal, apprécié à 33 livres et 4 deniers.



  • La terre et seigneurie de la RUE, à foy et hommage simple, en justice foncière et cinq sols de service chacun an. Et en outre, doit ledit seigneur de la RUE, fournir prison audit lieu de la RUE pour les bêtes qui seraient prises en dommage des bois et domaines dudit TREVES, avec un lit garni au sergent dudit TREVES, pour le coucher seulement, étant surpris de nuit vaquant à la prise des bêtes et affaires dudit TREVES, moyennant qu’il est dû, audit seigneur de la RUE, les clairons des bêtes prises en dommage, amenées en prison dudit lieu de la RUE, ou quatre deniers par chacun clairon, outre la dépense et aussi au moyen que ledit seigneur de TREVES doit à ladite seigneurie de la RUE dans ses bois d’ORFEUILLE, dépendant dudit TREVES, à chacune des fêtes de Toussaint, Noël, de la Saint Hilaire, Pâques et la Pentecôte, une charretée de bois. Et quand on fait la buée ou lessive audit lieu de la RUE, la charge de deux bêtes chevalines, et quand on chauffe le four, audit lieu de la RUE, aussi deux charges de bois de deux bêtes chevalines, avec droit aussi par ledit seigneur de la RUE de mettre paître et pâturer et en paisson tous les porcs dudit lieu de la RUE, audit bois d’ORFEUILLE, ensemble d’y mettre paître et pâturer quatre bœufs, une jument et vacher dudit lieu de la RUE.

Les particuliers étaient tenus de mettre au col de leurs bestiaux des clochettes, ou clairons, dont le son puisse avertir des lieux où ils pourront s’échapper et faire dégât, afin que les pâtres y courent, et que les gardes se saisissent des bêtes écartées et trouvées en dommage hors des cantons désignés et publiés défensables.

Selon Célestin PORT, la RUE appartient aux XVe-XVIe siècle à la famille de ROUILLON.

Jean ROUILLON, mari de Mathurine LEFEVRE, l’échange avec Jacques COLASSEAU, licencié ès-lois, le 11 décembre 1545, de qui l’acquiert Vincent TANGOURDEAU le 20 mars 1617.

François de la HUNE en obtint le retrait lignager en novembre et la céda à René BARJOT, seigneur du PIMPEAN, qui fit réunir les deux fiefs sous un même hommage lige par acte du 18 août 1635.

Le seigneur devait fournir prison pour les bêtes saisies dans les bois et un lit garni au garde attardé, et le seigneur de TREVES lui devait aux fêtes de Toussaint, Noël, de Saint Hilaire, Pâques et Pentecôte, une charretée de bois, et quand on y faisait la buée ou le feu au four, une charge de deux chevaux.

 

Source AD49 Côte E 1324 Aveu et dénombrement de la RUE, le 25 juin 1544, fait par Jean ROUILLON, seigneur de la RUE, au seigneur, Baron de TREVES.




Aveu et dénombrement de la RUE, le 25 juin 1544, fait par Jean ROUILLON, seigneur de la RUE, au seigneur, Baron de TREVES.

 

 

 

 

 

Source AD49 Côte E1324

Aveu et dénombrement de la RUE, le 7 juin 1572, fait par Jean COLASSEAU, à Madame Claude d’AVAUGOUR, Dame de la baronnie de TREVES


 



Source Ad49 Côte E1324

 

Exhibition par Messire René BARJOT, baron de CHOLET, à Pierre de LAVAL, baron de TREVES, du contrat d’acquêt de la seigneurie de la RUE du 20 mars 1617.







  • La terre et seigneurie de GREZILLE, à foy et hommage lige, en justice moyenne et basse, c’est à savoir, droit de justice à sang et droit de mettre mesure à bled et à vin dont ledit seigneur dudit GREZILLE prend le marc et patron de TREVES, avec droit d’avoir et prendre la coutume de prix des denrées et trépassant par ladite seigneurie de GREZILLE ; et en outre, ledit seigneur de GREZILLE est tenu de faire 40 jours de garde au château de TREVES, à toutes fois que le cas le requiert, d’un homme armé suffisant, de trois chevaux et harnais, pendant lequel temps de garde, ledit seigneur de TREVES doit fournir au seigneur de GREZILLE et à sa famille audit lieu de TREVES, une étable à trois chevaux, le tout à ses dépens.

    Voir le chapitre, LAISSONS-NOUS CONTER L’HISTOIRE DE LA CHATELLENIE DE GREZILLE….




  • La terre et seigneurie d’ALIGNY, à foy et hommage lige, en moyenne et basse justice, avec justice patibulaire à deux piliers à liens dehors et dedans, à quarante jours de garde au château de TREVES.

 

 

 

Le château comprend un grand corps de logis avec grosse tour en pierre de taille, chapelle sous l’invocation de Sainte Catherine, fondée le 13 décembre 1626, par Catherine CLEREMBAULT, une petite cour où se trouvait primitivement le donjon, une grande basse-cour avec la fuie seigneuriale voûtée en pierre, de vastes jardins et des clos de vignes, le tout entouré de fortes murailles et attenant à des garennes et des taillis.

Au carrefour d’ALLIGNY et dépendant du château, s’élevait une autre petite chapelle, dédiée à Notre Dame de Bonnevoie, précédée d’un porche sur la principale entrée.

La seigneurie appartenait en 1463-1474, à la famille de BRENEZAY, d’où elle était passée par le mariage de Claude de BRENEZAY à Jean de BRON, 1566, plus tard aux d’AUBIGNE, 1591-1620, à Claude-François du ROZEL, 1718, en dernier lieu au Marquis René Robin de la TREMBLAYE, 1744. (Source Célestin PORT)

Source AD49 Côte E1324

Le 11 janvier 1474, un aveu est rendu par Jean de BRENEZAY, seigneur de PIMPEAN, à René de MONTECLER, seigneur de TREVES.

 


Source AD49 Côte E1324

Le 4 mai 1566, un aveu est rendu à Noble et puissante Dame, Guyonne de VILLEPROUVEE, Dame de la Baronnie de TREVES, par Jean de BRON, mari et époux de Damoiselle Claude de BRENEZAY, Dame d’ALLIGNE.

 

 

 

 

 

Source AD49 Côte E1324

Un aveu rendu le 17 décembre 1617 au seigneur Messire Pierre de LAVAL, chevalier de l’Ordre du Roy, Gentilhomme ordinaire de sa chambre, capitaine de cinquante hommes d’armes, seigneur baron de LEZAY et de TREVES, par Jacques de BRION, seigneur d’ALLIGNE. Gentilhomme ordinaire du Roy ; il confesse être son homme de foy lige.

 

 

L’acte du 18 août 1635 dont nous avons parlé, porte seulement réunion, à un seul hommage lige, tous ceux dus à raison des terres ci-dessus dénommées ; ainsi le seigneur du PIMPEAN, en rendant son aveu de toutes ces terres réunies, doit distinguer les différents degrés de justice et juridiction qu’il a en chacune desdites terres ensemble, les services particuliers qui en sont dus d’icelles au comté de TREVES, suivant et au désir des anciens aveux dont certains ont été extraits ci-dessus.

Le 13 juillet 1668, un aveu est rendu par Messire René BARJOT, chevalier, seigneur, marquis de MOUSSY, baron des châtellenies du PIMPEAN, le GROLLAY, GREZILLE et ALLIGNY, fils de Messire René BARJOT, vivant chevalier, conseiller du Roi en tous ses conseils, seigneur, Marquis de Cholet ; il confesse être l’homme de foy lige de très haut, très puissant Prince, Monseigneur Louis de BOURBON, Prince du sang……seigneur de la baronnie de TREVES……à cause et pour raison de son château, châtellenie, terres et seigneurie dudit lieu de PIMPEAN.

  • Premièrement, mon château dudit PIMPEAN composé de chapelle, maison, cour, basse-cour, écuries, granges, appentis, fuyes, douves, pont-levis, canonnières, avec tout autour, droit de fortifications, jardins y tenant, bois de haute futaie, vignes, le tout renfermé d’une ceinture de murailles vulgairement appelée le pavé du PIMPEAN.

  • Plusieurs pièces de bois et terres….

  • ITEM, une pièce de terre sise sous le village de la CROIX, appelée la BRISMONDIERE

  • S’ensuit ma métairie de la Forge composée de maisons dont il y en a une avec chambre, couverte d’ardoises, grange, étable, caves, caveaux, jardins, chennevraux, bois de haute futaie…….

  • S’ensuit ma maison seigneuriale de la RUE, relevant à foy et hommage de mondit château du PIMPEAN , et qui, autrefois, relevait de votre château de TREVES à ladite foy et hommage, et a été réunie par votre prédécesseur, seigneur dudit TREVES et le mien, à mondit château, avec les hommages de la BRUYERE , la BRISEMONDIERE, GREZILLE et ALLIGNE, comme appert par écrit fait entre Messire Hilaire de LAVAL, chevalier, marquis de LEZE, et baron dudit TREVES, et Messire René BARJOT, chevalier, marquis de CHOLET, et seigneur dudit PIMPEAN, ledit écrit passé par François BECON et François AUGER, notaires au Châtelet de PARIS le 18 août 1635. Ma maison de la RUE composée d’une basse et haute chambre, grenier au-dessus, le tout couvert d’ardoises, caves, cours, maison carrée, mazureaux, un petit jardin au bout de ladite Grange Brûlée, le tout renfermé de murailles, et une vigne derrière ledit mazureau, lequel lieu a droit d’avoir et prendre dans les bois vulgairement appelés bois d’ORFEUILLE, dépendant de votre Baronnie de TREVES, à chacune fête de Noël, Pâques, la Pentecôte, la Toussaint et la Saint Hilaire, une charretée de bois, et quand on fait la lessive à madite seigneurie de la RUE, a aussi droit de prendre dans ces bois, la charge de deux bêtes chevalines, et le même nombre quand on chauffe le four, comme aussi le droit de mettre pâturer les porcs, quatre bœufs, une jument et les vaches dudit lieu et seigneurie de la RUE dans ledit bois d’ORFEUILLE, pour raison desdits droits, mondit lieu vous doit une prison pour mettre les bestiaux qui seront pris dans lesdits bois d’ORFEUILLE.

  • Plusieurs pièces de bois, de terres, de vigne….

  • S’ensuivent ma métairie des CLAVIERES, composée de maisons, granges, étables, cour, jardins, treilles, cheneveaux, tant devant que derrière, lesdits logis avec une petite pièce de terre dans laquelle est bâtie le logis neuf au bout de la grange, avec les bois et espinettes, étant à côté de ladite pièce de terre, et au derrière, la vieille demeure…..

  • Plusieurs pièces de bois, de terres…..

  • ITEM, mes moulins de RONDART, composés de maisons couverts d’ardoises, dans lesquelles il y a deux moulins tournants par eau, l’un à froment, et l’autre, à mouture, cour au-devant et grange couverte à bournée et ayreau au derrière d’icelle grange et four, un moulin à vent dudit lieu, contenant ensemble une boisselée et demie ou environ.



  • S’ensuivent les confrontations de ma terre de GREZILLE, et de mon église, chapelle, cimetière, presbytère dépendant de ma châtellenie et seigneurie dudit GREZILLE, relevant à foy et hommage de mondit château du PIMPEAN.

Premièrement : mon église dudit GREZILLE, en laquelle est jointe une chapelle dépendant de mondit château du PIMPEAN, composée d’un clocher, avec le petit cimetière y tenant, renfermé de murailles….

ITEM : le grand cimetière dudit lieu aussi renfermé de murailles…..

ITEM : Ladite maison presbytérale dudit GREZILLE, composée d’une haute et basse chambres avec un petit pavillon neuf, grange, écurie et caves, le tout couvert d’ardoises, jardin, ouche et pré, le tout tenant ensemble et renfermé de murailles, de laquelle église, cimetière et presbytère, je suis seigneur, patron et fondateur, avec droit de prééminence dans ladite église, tel que doit avoir le seigneur, pour raison duquel presbytère, le Sieur curé le tient de moi à soumission, et aussi pour raison d’une boisselée de terre faisant partie de son jardin, doit chacun an une messe chantée en l’église dudit GREZILLE, ou en la chapelle de mon château du PIMPEAN, à mon choix, au jour et fête de Saint François, quatrième jour d’octobre ; en outre, une messe à basse voix, à la Saint René, avec lieux et options comme dessus ; en outre, à la charge audit Sieur Curé ou ses successeurs d’entretenir une transaction faite entre feu mon prédécesseur et le Sieur curé, le 5 décembre 1640, touchant les règlements de mes dîmes…..

ITEM : droit de boucherie au-devant de ladite église en icelle faire passer…..

  • S’ensuivent les confrontations de ma maison seigneuriale d’ALLIGNE, domaine, rentes, dépendants de ma châtellenie dudit ALLIGNE, relevant en foy et hommage de mondit château du PIMPEAN.

    Ma dite maison seigneuriale dudit ALLIGNE, sise et située en ma dite paroisse de GREZILLE, composée d’un grand corps de logis, cour, écurie, fuye, grange, cellier, caves, jardins et vignes, le tout en un tenant enclos de murailles…..

  • Dans laquelle maison il y a une chapelle voûtée par le dedans et par le dessus, fondée de Sainte Catherine, que je présente comme en étant patron et fondateur, dont vénérable et discret Messire Pierre DENAULT, curé de la GENNEVRAIE, en est à présent titulaire et chapelain, à la charge par ledit Sieur chapelain de dire toutes les semaines, deux messes, et toutes les fêtes de Notre-Dame de la Chandeleur, et outre, me doit ledit chapelain, de devoir annuel au jour de Notre Dame de la Chandeleur, un cierge vierge valant deux sols, six deniers, pour raison de quoi, ledit chapelain a droit de prendre sur la dîme qui se lève sur SARRE et la GENNEVRAIE, le bled à la douzième gerbe, et le vin au vingtième, qui se doivent amassés en la maison seigneuriale de SARRE, dont ledit seigneur de SARRE doit fournir grange et pressoir, dont ledit Sieur chapelain est tenu aux réparations, et pour cet effet, les pailles et chaume demeureront audit seigneur de SARRE, en laquelle dîme, le chapelain y est fondé pour une moitié, tant en blé qu’en vin, sauf que ladite moitié, le Sieur curé de Saint Vétérin prend et lève la neuvième partie ; et pour cet effet, ledit Sieur chapelain a droit de prendre les novales


Ce document trouvé aux ADML confirme la fondation de cette chapelle le 22 août 1525 ; il s’agit d’un extrait du registre du secrétaire de l’Evêché d’Angers ; Demoiselle Catherine CLAIREMBAULT, en son vivant Dame d’ALLIGNY, en la paroisse de Saint Hilaire de GREZILLE, eut par son testament, ordonné sa dernière volonté, charge noble homme Gabriel de BRENEZAY, écuyer, à présent, seigneur dudit lieu d’ALLIGNY et de MERDRON de GENNES, de la fondation d’une chapelle…..


Un document trouvé dans un volume des propriétés du chapître de Saint MAINBOEUF nous donne quelques explications sur ce qu’était la dîme qui se percevait en la paroisse de Saint Vétérin de GENNES.
Elle est distinguée en quatre parties différentes à savoir :

  • La dîme de la MADELEINE, ainsi nommée parce qu’elle se lève dans le canton appelé la MADELEINE, aux environs du château de la Harielle appartenant à Messire de JOREAU

  • La dîme de MILLY, ainsi appelée parce qu’elle est conduite dans la grange du château de MILLY le MEUGON, appartenant à la baronnie de TREVES.

  • La dîme de SARRE, ainsi nommée, parce qu’elle est conduite dans la grange du château de SARRE, aussi dépendant de la baronnie de TREVES, et dans cette dîme est compris toute dîme qui se perçoit dans les fiefs de SARRE et la GENNEVRAIE.

  • La dîme d’AVORD, ainsi appelée parce qu’elle se lève dans le canton du village d’AVORD, dépendant de la paroisse de Saint Vétérin.

La dîme de SARRE appartient à trois personnes différentes, savoir, la moitié au chapelain de la chapelle Sainte Catherine desservie dans le château d’ALLIGNE, les deux sixièmes à Messire de FONTENAY, comme seigneur du fief de l’ETANG, et un sixième à Messieurs de l’Eglise d’ANGERS.

 

 

 

 

  • ITEM : Ma chapelle de BONNEVOIE, située audit village d’ALLIGNY, qui n’est fondée.

 

 

Cet aveu confirme que GREZILLE, LA RUE et ALLIGNY ont été annexés à la châtellenie du PIMPEAN et seigneurie de la BRISMONDIERE qu’à une seule foy et hommage lige.

Il faut souligner que le seigneur du PIMPEAN avait prétendu que la terre de la BRUERE devait être reportée par un seul et même aveu avec sa terre du PIMPEAN ; mais par sentence de SAUMUR du 14 juin 1688, confirmé par arrêt du 1692, on a jugé le contraire.

Cette terre est employée dans l’aveu du PIMPEAN du 13 juillet 1668, elle doit être distraite de celui que l’on fera rendre, parce que le seigneur du PIMPEAN, lors de l’acte de réunification de 1635, n’en était pas propriétaire et que d’ailleurs elle a continué de relever immédiatement dudit comté de TREVES.

 

Le 7 octobre 1754 est établi un contrat de vente de la châtellenie de PIMPEAN, devant les conseillers du Roi, notaires au Châtelet de PARIS.

Fut présent haut et puissant seigneur Claude René ROBIN de la TREMBLAYE, marquis d’ALIGNY, demeurant ordinairement en son château du PIMPEAN en Anjou, paroisse de GREZILLE, étant de présent à PARIS, logé rue du Paon, paroisse Saint Côme, tant en son nom que comme procureur de haute et puissante Dame, Marie Renée de Saint Germain, son épouse, lequel seigneur a cédé, délaissé à Pierre de la LANDE GAYON, écuyer, conseiller secrétaire du Roi, demeurant ordinairement à Saint Domingue,, étant de présent à PARIS, logé à l’hôtel de BRETAGNE, rue Croix Derpel des Champs, paroisse de Saint-Eustache,


Les châtellenies, seigneuries, terres, fiefs et métairies ci-après :

  • La châtellenie du PIMPEAN

  • La châtellenie de GREZILLE

  • La Châtellenie de GROLLAY

  • La Châtellenie de CLERVAUX

  • La Châtellenie d’ALIGNY

  • La seigneurie de la FORGE

  • La seigneurie de la RUE

  • La seigneurie de CLAVIERES

  • La seigneurie de la TOUCHE

  • La seigneurie de la BROSSARDIERE

  • Le fief MENARD, du MAY, de la RONDE, du SABLON, MABILLE, DESPEIGNES, d’HOUSSAY

  • Le lieu de RONDART, LAUBINETTE, le lieu de MALVAUX

  • La métairie d’ORFEUILLE, la métairie de l’EGLISE, la métairie de la GRANDE MAISON

  • Et généralement toutes les terres, héritages, prés, vignes, bois, droits réels et fonciers, redevances seigneuriales et autres droits de toute nature, tant en fief que roture, qui appartiennent auxdits seigneur et Dame, Marquis et Marquise d’ALIGNY en Anjou, du chef dudit seigneur dans l’étendue des paroisses de GREZILLE, LOUERRE, CHEMELLIER, GENNES, SAULGE L’HOPITAL, LOURESSE, BLAISON, CHARCE, AMBILLOU et autres circonvoisines, sans aucune exception ni réserve.

Le tout tel et de la manière qu’ils appartiennent audit seigneur marquis d’ALIGNY de son chef,

Premièrement : en qualité de fils aîné et principal héritier de feu haut et puissant seigneur, Messire Amable ROBIN de la TREMBLAYE, son père, chevalier, seigneur marquis du PIMPEAN.

Ladite terre du PIMPEAN et dépendances appartenait audit feu seigneur Amable ROBIN de la TREMBLAYE, en qualité de fils aîné et principal héritier noble de Messire Henry René ROBIN de la TREMBLAYE, chevalier, seigneur, Marquis du PIMPEAN.

Ce dernier, en qualité de fils et héritier de défunte haute et puissante Dame, Renée Eléonore BARJOT au jour de son décès, veuve de haut et puissant Messire Jean-Baptiste ROBIN, Marquis de la TREMBLAYE, laquelle Dame par représentation de défunt Messire Léonor BARJOT et Dame Renée de BEAUVAU, son épouse, et Mère, était héritière en partie des deux tiers des immeubles de la succession de défunt Messire René BARJOT, chevalier, Marquis de Cholet, Seigneur du PIMPEAN, de laquelle défunte Dame, Marquise de la TREMBLAYE, dans la succession immobilière dudit défunt seigneur de CHOLET appartenaient au seigneur Henri René ROBIN de la TREMBLAYE.

En conséquence, l’acte passé entre lui et Messire Léonor Robinson, frère aîné, passé à PARIS le 10 juillet 1667, ladite terre du PIMPEAN est échue audit seigneur Henry René ROBIN de la TREMBLAYE.

Avant de poursuivre, faisons un peu de généalogie sur ces familles qui ont été citées dans l’acte de vente.

  • Jean-Baptiste ROBIN de la TREMBLAYE, marié le 5 novembre 1616, à Renée Eléonore BARJOT de MOUSSY, fille de Léonor BARJOT et de Renée de BEAUVAU, celle-ci étant la fille de de André de BEAUVAU, et Philippe de NAILLAC, dont :

  • Léonor ROBIN de la TREMBLAYE, marié le 30 janvier 1653 à Marie-Diane de MARCONNAY

  • Et Henri René ROBIN de la TREMBLAYE, marié à Renée de SAVONNIERES, décédé en 1711. De l’héritage de sa mère, Renée de BEAUVAU, lui échut la terre du PIMPEAN

  • Amable ROBIN de la TREMBLAYE, fils d’Henri René ROBIN de la TREMBLAYE, époux de Mademoiselle Perrine LE FEVRE de la FALLUERE

  • Claude René ROBIN de la TREMBLAYE, fils du précédent, époux de Marie-Renée de SAINT GERMAIN.

Etant lesdites terres et seigneuries, savoir la châtellenie du PIMPEAN, celles de GREZILLE, d’ALIGNY, de la FORGE, de la RUE, des CLAVIERES, de TOUCHE, fiefs du MAY, du HOUSSAY, le lieu de RONDART, l’AUBINETTE, MALVAUX, métairie d’ORFEUILLE, en la mouvance du Comté de TREVES

La châtellenie de GROLLAY, en la mouvance de la paroisse SAINT MARC

La châtellenie de CLERVAUX en la mouvance du Duché de BRISSAC

La seigneurie de BROSSARDIERE en la mouvance du fief de LONGUEVILLE

Le fief MENARD, en la mouvance de la HARIELLE

Le fief de la RONDE, en la mouvance de BLAISO


Le fief du SABLON, MABILLE, DEPEIGNES, et le surplus des autres, si surplus il y a, en la mouvance ou censif des seigneurs que les parties n’ont jamais déclarés.

Cette vente faite moyennant la somme de trois cent mille livres. Ledit seigneur de la LANDE promet et s’oblige de payer audit seigneur Marquis d’ALIGNY en cette ville de PARIS la somme de cent quarante-neuf mille huit cent quatre-vingt-dix livres,
le 15 novembre prochain ; au moyen duquel paiement ne restera plus dû par ledit seigneur de la LANDE dudit prix principal que cent cinquante mille cent dix livres, ledit seigneur Marquis d’ALIGNY a présentement délégué pour être payé par ledit seigneur acquéreur aux créanciers….

Et à, ledit Marquis d’ALIGNY, remis audit Sieur de la LANDE, acquéreur :

Parmi les 31 titres, voici ce que nous avons sélectionné

  • Copie d’un titre en langue latine daté du 10 octobre 1405, concernant les droits honorifiques de la châtellenie et seigneurie de GREZILLE

  • L’original en parchemin des lettres concession de haute justice dans ladite terre du PIMPEAN, la FORGE et les CLAVIERES, du 10 février 1443

  • L’original en parchemin des lettres patentes donnée par René, Duc d’Anjou, le 13 mai 1460, pour les droits honorifiques de ladite terre de PIMPEAN, la haute justice et fortifications.

  • Copie collationnée d’autres lettres patentes données par ledit seigneur Duc d’Anjou, le 13 mai 1463, portant permission d’édifier piliers et fourches patibulaires dans la justice des dites terres du PIMPEAN, de la FORGE et des CLAVIERES.

  • Une transaction en date du 9 mai 1487, entre le seigneur de TREVES et le seigneur d’ALIGNY, au sujet du droit de chauffage sur les bois dudit seigneur de TREVES.

  • Lettres d’érection de quatre foires et un marché à GREZILLE, par Louis treize, au mois d’avril 1639.

  • Arrêt de la Cour du Parlement en date du 5 septembre 1718, qui fait défense à Mrs les officiers de la Sénéchaussée de SAUMUR de troubler les officiers de la justice du PIMPEAN dans leurs fonctions.

 

 

Un registre intéressant sur les Assises d’ALIGNY au XVIIIe siècle nous appred la tenue de celles-ci , notamment le 23 avril 1770.

Nous, Jacques Jean Alexandre GARREAU, président au grenier à sel de BRISSAC, et Sénéchal des Assises de PIMPEAN, GREZILLE, GROLLAY, et de celles d’ALLIGNY unies.

Mandons à Jean GOUESNARD, huissier, d’assigner devant nous, tous les sujets et vassaux de ladite châtellenie d’ALLIGNY à comparaître, pour être condamné d’exhiber tous et chacun, leurs contrats d’acquêts, échanges, et autres actes, pour et par le seigneur recevoir les foys et hommages telles qu’elles sont dues.

Donné dans un des pavillons du château de PIMPEAN.

116 dénommés ont été condamnés à comparaître à ces Assises

Ne serait-ce pas dans ce grenier à l’imposante charpente que les Assises se tenaient et dans lequel les redevances étaient perçues ?

 

 

 

Voici un exemple de déclaration rendue aux Assises se tenant au Château du PIMPEAN :

Le 11 mai 1770, le procureur fiscal de cette Cour contre le sieur Vincent CHAUVEAU, fermier, demeurant paroisse de GREZILLE, et le sieur Jacques PRIOU, marchand, mari de Damoiselle Marie CHAUVEAU, fille dudit sieur CHAUVEAU et de Marie GARNIER, défendeurs,

Voir sur les photos ci-jointes :

 

 

 

 

 

 

 

 

Tous ces titres nous confirment la puissance de la châtellenie de PIMPEAN, riche en histoire et patrimoine.

Les seigneurs du PIMPEAN pouvaient ainsi, au XVIIIe siècle, s’enorgueillir de posséder des biens, qui, sans être étendus autour de Grézillé, groupent de bonnes terres à vignes, patrimoine dont le Fonds ancien des seigneuries de PIMPEAN et GREZILLE trouvé aux Archives Départementales d’ANGERS est l’expression.

Seigneurie viticole entre les coteaux du Layon et les bords de la Loire, le château du PIMPEAN, implanté sur une colline couverte de vignes, forme un ensemble architectural imposant.

La chapelle du château du PIMPEAN et ses peintures murales, un ensemble exceptionnel, est un joyau qu’il faut absolument sauvegarder.

Restées longtemps ignorées et partiellement cachées sous des badigeons, ces peintures, considérées comme les plus belles de l’Anjou pour cette époque, furent « redécouvertes » au début du XXe siècle par le chanoine URSEAU, qui les fit classer au titre des Monuments historiques le 11 mai 1916.

Château du PIMPEAN, cerné par les vignes, et où se trouvent les plus belles peintures murales du XVe siècle en Anjou, dans la chapelle, représentant notamment les Anges porteurs des instruments de la Passion, ainsi que des scènes de la vie de la Vierge.

 

REMERCIEMENTS :

 

Ce chapitre a pu être rédigé grâce aux documents trouvés aux Archives Départementales d’ANGERS, dans les séries E, J et G notamment.

Nous remercions Monsieur Claude LAURIOU, propriétaire au lieu-dit le RONDART, situé à GREZILLE, pour avoir bien voulu nous recevoir et nous donner des informations sur les moulins RONDART.


Louis-Marie BEAUVOIS, historien local passionné, demeurant à GREZILLE ; nous lui exprimons nos plus vifs remerciements pour avoir bien voulu nous recevoir et nous faire part de ce qu’il sait sur l’histoire et le patrimoine de GREZILLE ; son témoignage, ses documents, ses articles, furent précieux et intéressants.

 

NOVALES : Terre nouvellement défrichée et mise en culture. Les curés avaient droit de dîme sur les novales. Les nouvelles cultures ou novales étaient ou bien complètement exemptes de la dîme ou taxées à un taux très faible