PAROISSE DE SAINT GEORGES-DES-SEPT VOIES,
LE PLESSIS-THIOUR, RELEVANT DE LA BARONNIE DE TREVES
VUE du CHATEAU DU PLESSIS-THIOUR
Voici ce que nous pouvons découvrir dans le dictionnaire élaboré par Célestin PORT, archiviste de la ville d’Angers au XIXe siècle, sur la seigneurie du PLESSIS-THIOUR, en la paroisse de Saint Georges des Sept Voies, et relevant de la Baronnie de TREVES.
Ancien fief et seigneurie relevant de TREVES. En est sieur
- Jean MALLART, valet, 1378,
- Guyon DELAROCHE, par sa femme, Jeanne RABOUENNE, 1432,
- François du CLOYSTRE, 1452, 1473,
- Amaury de CREHALLET, par sa femme, Jeanne du CLOYSTRE, dont l’aveu de 1529 donne le portrait peint dans la panse du D initial,
- Louis du BELLAY, 1540, second époux de Jeanne du CLOYSTRE,
- Charles du BELLAY, 1583, 1586, leur fils, qui y meurt le 7 septembre 1587 ; sa veuve, Renée d’ARCOT est inhumée au Temple de Saumur le 26 octobre 1613
- Robert du BELLAY, gentilhomme huguenot, 1612, 1619, fils du précédent.
- Charles du BELLAY, fils du précédent, seigneur du PLESSIS-RAGANNE, et du BOIS-RAGANNEE, époux de Renée JOUITTEAU.
- Leur fille, Charlotte du BELLAY, épouse au Temple d’ANGERS-SORGES, le 30 avril 1669, Jérémie de MAUBERT, Seigneur de COIBRAY en Sologne, puis à la Révocation de l’Edit de Nantes, abjure à Saint Georges des Sept Voies, le 24 décembre 1685.
- Jérémy-Philippe de MAUBERT, seigneur du PLESSIS-THIOUR et de Saint Georges Des Sept Voies, épouse le 31 juillet 1742 Radegonde FOUYER de la FRESNAYE.
La terre fut vendue nationalement le 15 messidor an IV, pour les 2/3 seulement saisis sur les deux frères MAUBERT de COIBRAY, émigrés, par indivis avec l’autre tiers, resté aux droits de leur sœur, Adelaïde, à R. DELALANDE, notaire à GENNES.Le tout revenu à la famille est passé par héritage de sa mère, née MAUBERT, à
Mr POITEVIN, maire de Saint Georges Le Thoureil en 1851.Le manoir sera vendu par le fils de ce dernier en 1898 à M BERTIN, qui le revend en 1904 à Mr DAVAU.
De nos jours, maison de retraite Résidence de la Libre pensée de 1965 à 1989.
Le seigneur avait été autorisé par le Baron de TREVES en 1636 à mettre une litre et ses armoiries dans l’église Saint Georges et à y avoir sa sépulture.
L’habitation ancienne, de 50 pieds de long sur 20 de hauteur, menaçait ruine depuis longtemps. Elle a fait place à une grosse maison bourgeoise de peu de caractère, près duquel d’immenses caves, longtemps exploitées en carrières, formaient un cellier incomparable pour loger l’abondante vendange que récolte le domaine.
VUE du CHATEAU DU PLESSIS
Grâce à Célestin PORT, nous connaissons la chronologie des seigneurs du PLESSIS-THIOUR.
Les registres du Fonds ancien de la Baronnie de TREVES nous donnent des renseignements intéressants sur le PLESSIS-THIOUR.
Notamment le tome 12 du Comté de TREVES nous font découvrir plusieurs titres justificatifs attestent que la terre et seigneurie du PLESSIS-THIOUR, sise en la paroisse de Saint Georges des Sept Voies, est tenue et mouvante dudit Comté de TREVES à foy et hommage lige et à quinze jours de garde, à besoin évident en la ville de TREVES, en une roche appartenant à la Fabrique de l’église de TREVES, qu’elle tient dudit seigneur du PLESSIS-THIOUR, sise en la douve du château de TREVES.
Ledit seigneur du PLESSIS-THIOUR est fondé dans les droits ci-après :
- Droit de moyenne et basse justice
- Droit de mesure à bled et à vin qu’il prend de TREVES
- Plus d’avoir et lui appartient toutefois, et quand Madame le Comtesse vient la première fois au château et ville de TREVES, au cas qu’il soit présent, et offre descendre ladite Dame, savoir :
Le cheval roussin ou haquené avec la selle bride et harnais d’iceluy, si elle vient à cheval
Le challan avec les appareils d’iceluy
Le cheval des limons ou les deux bœufs du timon, si la Dame vient en chariot ou litière à chevaux, ou en charrette.
De ladite seigneurie du PLESSIS-THIOUR dépend un droit de féodalité sur des prés situés sur dans la prairie des ROSIERS, au canton des Millerons, enclavés dans la mouvance dudit Comté de TREVES.
De cette féodalité, il y a contestation entre lesdits seigneurs de TREVES et du PLESSIS ; ceux-ci n’en ont point été servis ; mais l’aveu du 3 juillet 1680 dit que pour éviter un procès, il en aurait été convenu qu’il en serait donné et délivré audit seigneur du PLESSIS, pareille quantité tout en un tenant, que celle portée par les anciens aveux en divers endroits et pièces, suivant l’arpentage et plan de Borne, qui serait fait à la diligence du seigneur de TREVES.
Si les choses sont encore demeurées en cet état, c’est que les seigneurs du PLESSIS-THIOUR ont prétendu en différents temps une plus grande quantité en mouvance que celle qui leur appartient, ainsi qu’il résulte de leurs aveux.
Celui du 23 juin 1529 porte tant en domaine qu’en mouvance, 44 quartiers.
Celui du 21 juin 1583 porte tant en domaine que fief, 50 quartiers.
Il appert même, par des moyens et blâmes du 22 mai 1591, contre l’aveu du 14 juin 1575, qui ne s’est pas trouvé, que ledit seigneur du PLESSIS avait compris en icelluy 100 quartiers de pré en ladite prairie des ROSIERS, tandis qu’il ne devait en avoir au désir desdites blâmes que 24 quartiers, outre ceux de son domaine, suivant et conformément aux anciens aveux
L’aveu du 22 septembre 1619 porte 62 quartiers et demi tant en domaine qu’en mouvance.
Et celui du 3 juillet 1680, non reçu, porte tant en domaine que fief, 114 quartiers.
Suivant un projet de moyens et blâmes fourni contre ledit aveu de 1680, ledit seigneur du PLESSIS, au lieu de 110 quartiers qu’il déclare relever de son fief, y emploiera seulement 32 quartiers en quarteron, suivant le jugement rendu entre le procureur fiscal de TREVES et Robert DU BELLAY, écuyer, vivant seigneur du PLESSIS-THIOUR, qui l’a consenti et signé le 16 septembre 1620.
Et en cas qu’il serait justifié qu’il ait touché rente de plus grand nombre de quartiers, il sera condamné à les rapporter.
Ledit jugement est en la tenue d’assise ou remembrance.
Plus ledit seigneur du PLESSIS-THIOUR, doit conformément à la transaction du 19 mars 1636, reconnaître ledit seigneur Comte de TREVES, seigneur supérieur de la seigneurie de Saint Georges des Sept Voies, et que par concession des seigneurs de TREVES, les prédécesseurs seigneurs de ladite seigneurie du PLESSIS-THIOUR ont fondé et bâti l’église de Saint Georges des Sept Voies, en et au-dedans définir et limiter dudit Comté de TREVES, et pour raison de ce, les prédécesseurs dudit seigneur du PLESSIS et lui ensuite, ont retenu le droit de fondation et de patronage d’icelle, et qu’en cette qualité, ledit seigneur Comte de TREVES et fondé et lui appartiennent tous droits, honneurs et prééminence et prérogatives au-dessus dudit sieur du PLESSIS, et en conséquence de qu’il y aura et pour faire mettre litres timbrées contenant ses armes au-dedans et au dehors ladite église, au-dessus de celles dudit seigneur du PLESSIS, et encore ses armes dans le grand vitrail derrière le grand autel, aussi au-dessus de celles du seigneur du PLESSIS, et au regard de leur sépulture et banc, demeurera ledit sieur du PLESSIS, ses successeurs seigneurs dudit lieu du PLESSIS-THIOUR, dans le droit de sépulture et banc dans le chœur de ladite église de Saint Georges au-dessous de celle que ledit seigneur comte de TREVES et ses successeurs, seigneur dudit Comté voudront prendre et avoir, et qu’à cette fin, en prenant par ledit Sieur du PLESSIS ou ses successeurs, leur sépulture et banc dans le chœur de ladite église, ils laisseront place suffisante par privilège pour la sépulture et banc dudit seigneur Comte de TREVES et ses successeurs, comme tenant ledit droit de fondation par octroi qui leur a été fait par le seigneur de TREVES, seigneur supérieur en ladite église de Saint Georges des Sept Voies, et accordé par ladite transaction que ledit Seigneur du PLESSIS, rendant son aveu, audit seigneur comte de TREVES, il y emploiera les droits ci-dessus pour marque de supériorité.
Le chartrier du Comté de TREVES nous fait découvrir plusieurs aveux ; en voici quelques exemples :
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Le 20 janvier 1378, aveu et dénombrement du PLESSIS-THIOUR et des droits seigneuriaux, seigneurie mouvante de la baronnie de TREVES, fait par Jean MAILLARD, valet, au seigneur baron dudit TREVES
Avoue être votre homme de foy lige pour raison de mon hébergement et appartenances du PLESSIS-THIOUR……
- Le 8 février 1432, aveu et dénombrement de la terre et seigneurie du PLESSIS-THIOUR, rendu au seigneur baron de TREVES, par Guyon DELAROCHE, écuyer.
- Le 26 février 1452, aveu et dénombrement de la terre et seigneurie du PLESSIS-THIOUR, ses appartenances et dépendances, sises en la paroisse de Saint Georges des Sept Voies, tenues et mouvantes en fief, foy et hommage de la Baronnie de TREVES. Fait et baillé par François de CLOISTRE au seigneur Baron dudit TREVES
- Le 10 février 1476, aveu du PLESSIS-THIOUR par Olivier de CLOISTRE à René de MONTECLERC, baron de TREVES
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Le 21 juin 1529, aveu d’Amaury de CREHALLET, seigneur du PLESSIS-THIOUR, à cause de Damoiselle Jeanne du CLOISTRE, son épouse, à noble et puissant seigneur, Monseigneur François de VILLEPROUVEE, seigneur et baron de TREVES
D majuscule, renfermant une figure de femme, qui paraît être un portrait (peut-être la Dame du Plessis-Thiour, Jeanne du CLOISTRE ?) Et une des pages de l’aveu avec un dessin.
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Le 21 juin 1583, aveu de Charles du BELLAY, écuyer, seigneur du PLESSIS-THIOUR, connaître être l’homme de foy lige de Très honorée et puissante Dame, Damoiselle Claude d’AVAUGOUR, Dame de la Baronnie de TREVES.
Cet aveu précise « A cause et pour raison de mon hostel dudit lieu du Plessis-THIOURS avec ses appartenances et dépendances, sises en la paroisse de Saint Georges des Sept Voies, que, à cause de mon fief de la Baillie de TREVES appelé le Pré des Millerons en Vallée, paroisse de Notre-Dame des ROSIERS….
- Le 4 octobre 1587, offre de foy et hommage par Damoiselle Renée d’ARCOT, veuve de défunt noble homme Charles du BELLAY, Dame du PLESSIS-THIOURS, au château de la Baronnie de TREVES
- Le 22 mars 1591, blâme de l’aveu de noble homme Charles du BELLAY, par lui rendu en la Baronnie de TREVES, pour raison de sa terre du PLESSIS-THIOURS, et ce, pour avoir employé en son dit aveu 100 quartiers ou environ de pré en la PRE des MILLERONS en la paroisse des ROZIERS, en la Grande et Petite BAILLIE de TREVES et ailleurs, en ladite PREE, ne se trouvant par les anciens aveux tenir plus de 24 quartiers de pré en son dit fief et seigneurie du PLESSIS-THIOURS, outre les prés du domaine ancien de laquelle terre, tellement que ledit du BELLAY voudrait usurper et en prendre sur le fief de ladite Baronnie de TREVES 76 quartiers.
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Le 22 septembre 1619, aveu rendu à haut et puissant seigneur, Messire Pierre de LAVAL, chevalier, baron de TREVES, par Robert du BELLAY, écuyer, seigneur du PLESSIS-THIOURS
- Le 1er juillet 1670, acte de foy et hommage fait par ledit Jérémy de MAUBERT, pour raison dudit fief de PLESSIS-THIOUR au seigneur de TREVES, à laquelle est jointe une copie de la transaction faite entre le baron de TREVES et le seigneur du PLESSIS-THIOUR, pour raison de la prééminence en l’église de Saint Georges des Sept Voies.
- Le 3 juillet 1680, Jérémie de MAUBERT, écuyer, Seigneur de COISBRE, marie de Dame Charlotte du BELLAY, à cause de sa maison, terre et seigneurie du PLESSIS-THIOURS, relevant de la Baronnie de TREVES,
- Le 7 octobre 1721, aveu rendu à S.A.S Monseigneur le Duc, Louis III de BOURBON, baron de TREVES, par Jérémy-Philippe de MAUBERT, chevalier, seigneur de COISBRE, et du PLESSIS-RAGANNE, demeurant au PLESSIS, paroisse de Saint Georges des Sept Voies, sous le devoir de quinze jours de garde au château de TREVES, le cas advenant,
Contrairement à la SANSONNIERE, il ne reste plus rien de cette seigneurie, si ce n’est le nom que porte le hameau « Le Plessis ».
Fort heureusement, les documents trouvés aux ADML nous permettent de connaître l’histoire de cette terre et seigneurie du PLESSIS-THIOUR.