DROITS SEIGNEURIAUX SUR LES PRIEURES PAR LA BARONNIE DE TREVES
Le 43ème volume du chartrier du Comté de TREVES, concernant les prieurés fondés par les barons de TREVES, est divisée en 6 chapitres, soit 6 prieurés.
Voici les prieurés cités dans un extrait d’aveu rendu le 21 janvier 1440 par Robert le MACON chevalier, Baron de TREVES, Conseiller du Roy, chancelier de France, à très excellent et très puissant René, Roy de Jérusalem et de Sicile, Duc d’Anjou, à cause de son château de Saumur,
- Premièrement, s’ensuit les droits et revenus, l’obéissance que me doivent à ladite Baronnie les prieurs de Saint Aubin et de Saint Macé de TREVES, de CHENEHUTTE, Saint Jean l’Evangéliste d’HERBAULT, de Saint Vétérin de GENNES, et de Saint GEORGES des SEPT VOIES.
- Les curés de TREVES, de GREZILLE, de Saint Pierre de COUTURES, de VARANNE, de CHENEHUTTE, de SAINT GEORGES des SEPT VOIES
- Les chapelains de la chapelle de la Madeleine de GENNES, de Saint Jean de la RONDIERE, et de Saint Julien d’ILLEE
Lesquels tiennent de ladite Baronnie, lesdits bénéfices au service divin, en garde et ressort….
- Le 26 février 1581, un autre extrait d’aveu de la Baronnie de TREVES rendu au Roy François, fils de France, frère unique du Roy, Duc d’Anjou, par Claude d’AVAUGOURD, baronne de TREVES, veuve de Messire Jacques CLEREMBAULT, au chapitre des obéissances a été extrait ce qui suit :
- Le droit d’obéissance que me doivent les prieurs de Saint Aubin et de Saint Macé de TREVES, de CHENEHUTTE, de Saint Jean l’Evangéliste d’HERBAULT, de Saint Vétérin de GENNES, et de Saint GEORGES des SEPT VOIES.
- Les curés de TREVES, GREZILLE, SAINT PIERRE DE COUTURES, de VARANNE, de CHENEHUTTE et de SAINT GEORGES des SEPT VOIES, aveu en reconnaissance de droit de fondation et de supériorité que j’ai dans ces églises desdits lieux, et droit d’y faire mettre et apposer au-dedans et au dehors les litres chargées de mes armes ; nul autre que moi ne puisse les mettre
Le premier chapitre renferme les titres du prieuré de Saint Aubin de TREVES, fondé par les seigneurs de ce comté et tenu d’icelui au divin service, ledit prieuré dépendant de l’abbaye de Saint Aubin d’Angers.
Le titre le plus ancien est une procédure entre le seigneur de TREVES et le prieur, datant d’avril 1269.
- Le 26 février 1426, une commission a été obtenue à POITIERS par Frère Jean LEMOINE, Prieur du prieuré de Saint Aubin de TREVES, membre dépendant de Saint AUBIN d’ANGERS, appelant de certains appointements, main mise, crimes et dues de droit et autres exploits à torts et griefs contre lui, fait et donné par Jean MARTIN, lieutenant de Jean FOURNIER, Sénéchal de TREVES, Hilaire JOSSEAUME et Philippon MORICAULT, sergent dudit TREVES, à l’effet d’être ajourné au 15 avril, ainsi que BAUDOIN, seigneur de ? et Robert LEMASSON, chevalier, seigneur de TREVES.
- Le 17 juin 1435, une lettre du Roy donnée à AMBOISE à Frère Jean LEMOINE, Prieur du Prieuré de TREVES, de transiger sur l’instance dont était appel au Parlement entre lui et Robert LEMASSON, chevalier, seigneur de TREVES, à la charge de rapporter en la Cour de Parlement, l’accord entre eux fait, à savoir :
- Le 29 janvier 1434, une transaction entre Robert LE MASSON, seigneur Baron de TREVES, et Frère Jean LEMOINE, Prieur de Saint Aubin de TREVES.
Il était dit, de la part dudit Prieur de TREVES, que les officiers de TREVES avaient pris et s’étaient ensaisinés de 3 petits courtils et rocher situés au-dedans des jardins dudit Sieur, entre ses deux étangs de TREVES, sur lesquels il lui était dû 3 sols 6 deniers de rente.
Disait aussi que d’ancienneté, il avait droit d’avoir le prime-vert du premier saumon pris en la rivière de Loire, depuis l’endroit de la rue appelée la Rue au Frêne, jusqu’à l’endroit de la cheminée, étant près la maison Jardeau.
Et aussi, la moitié de lamproie et autres poissons pris en ladite rivière, au-dedans des limites ci-dessus.
En outre, disait avoir droit de coutume de toutes les denrées, montant et descendant par ladite rivière de Loire et par terre, depuis les Vêpres de la veille Saint Aubin, jusqu’au lendemain complies, dit qui est l’une des foires de TREVES, lesquels droits lui étaient contredits par les officiers de TREVES.
Et de plus, disait qu’il y avait 10 à 12 ans, ledit seigneur ou ses officiers avaient tenu son assise au-dedans de la maison de son dit prieuré, et les surplus d’icelle assise avaient tenu en la maison qui fut Jean PILLE, que ledit Prieur disait être son fief, desquels droits ledit Prieur demandait des dédommagements de la part dudit Seigneur.
Etait répliqué qu’il était Seigneur de la terre de TREVES, laquelle est Baronnie ancienne tenue à foy et hommage lige du Roy de Sicile, Duc d’Anjou, au regard de son châtel de SAUMUR ; par ce et par la coutume d’Anjou, qu’il avait et a droit d’avoir lesdites coutumes et pêcheries, que ledit Prieuré de Saint Aubin de TREVES est fondé et tenu de lui, et qu’il était bien fondé à y tenir ses assises et exercer tous autres exploits de juridiction par tout le temporel dudit prieuré et en son dit fief.
Disait que sans cause, avait avoué le droit de saumonage, de lamproie et autres poissons et qu’il lui appartenait à lui seul.
A l’égard des 3 sols, 8 deniers de rente que le Prieur prétend lui être due, ledit Seigneur veut bien l’en récompenser.
Disait ledit Seigneur, que en sa Cour et ses Assises, dès le mois de juin 1415, le Prieur ou son successeur avait été condamné de s’avouer des choses anciennes de son prieuré et de vider ses mains de ?? nouvellement acquises et doit porter ses mesures au patron et étalon dudit TREVES.
Disait plus, que ledit Prieur avait chassé et fait chasser environ ledit hôtel dudit prieuré et ailleurs tenu et fait tenir ? et furets et autre habillement de garenne, et pour l’avoir fait, devait lui payer l’amende, et qu’il n’avait aucun droit de garenne.
Sur lesquels droits et prétentions, a été transigé ainsi qu’il suit :
Ledit Prieur s’est désisté de tout droit de saumonage qu’il disait avoir en la rivière de Loire, desdits 3 sols et 8 deniers de rente et garenne, et a délaissé audit Seigneur de TREVES, tout ce que lui, ses prédécesseurs et successeurs avaient et pouvaient avoir desdits droits, sans rien retenir ; c’est pour lui et ses successeurs, avoué sujets et tenir dudit seigneur le temporel dudit prieuré et de ses prédécesseurs, seigneurs de TREVES, fondateurs dudit bénéfice au divin service, en garde et ressort réservé audit Prieur ses droits de moyenne et basse justice, même droit de bailler mesure à bled et à vin à ses hommes et sujets, à patronner à l’étalon dudit seigneur de TREVES ou à ses officiers, lesquelles mesures, ledit Prieur et ses successeurs seront tenus de prendre dudit Seigneur de TREVES, et de les apporter chacun an, à lui seigneur de TREVES, ou à ses officiers, au terme accoutumé, en la manière que la Coutume du Pair le donne, et que les autres sujets et vassaux dudit Seigneur sont tenus de faire, réservé audit Seigneur de TREVES la souveraineté et tous autres droits appartenant au Seigneur Baron en toute chose, et tant que touche lesdites coutumes desdits jour et veille Saint Aubin depuis Vêpres de ladite Veille jusqu’après Complies dits d’icelui jour Saint Aubin, lesquelles Vêpres et Complies, on peut avancer et retarder, et pour obéir aux déboires, procès et inconvénients qui en pourraient s’ensuivre, et en récompense desdits caves, 3 sols, 8 deniers de rente, pêcheries ou droit de poissons et autres droits, par ledit Prieur délaissé audit Seigneur de TREVES
Pour augmentation dudit bénéfice et à ce que le divin service divin soit de bien en mieux, fait à la louange de Dieu, et à ce que ledit Seigneur de TREVES et ses successeurs soient participants aux prières, a baillé et délaissé audit Prieur et ses successeurs, le droit de coutume et péage qu’il avait et a droit d’avoir en la rivière de Loire et par terre, par la ville de TREVES, la veille et jour de Saint Aubin, 1er jour de mars à commencer depuis le soleil levant ladite veille du 1er mars et finissant le 1er mars heure du soleil couchant
Réservé audit seigneur de TREVES les foires et marchés.*
Pourra ledit Prieur et ses successeurs acquérir en ladite Baronnie et fief de TREVES jusqu’à 5 sols de rente, sans en payer audit Seigneur de TREVES les rentes ni indemnité.
- Le 5 juillet 1473, sentence de TREVES au profit du seigneur contre ledit Prieur, par laquelle le Prieur de Saint Aubin de TREVES dont ledit seigneur de TREVES est fondateur, est condamné de rendre sa déclaration des héritages qu’il tient au pouvoir et seigneurie de TREVES, de faire dire par chacune semaine de l’an une messe à note, défense à lui faite de chasser, ni tendre des filets mêlés en la garenne de TREVES, de prendre et exercer la juridiction des grands chemins de TREVES, d’apporter ses mesures à bled et à vin au Patron de TREVES, d’avoir plus d’un sergent pour l’exercice de sa juridiction au lieu de trois qu’il avait commis…..
- Le 1er août 1679, une déclaration de Maître Claude LEMARIE, Prieur du prieuré de Saint Aubin de TREVES, dépendant de Saint Aubin d’ANGERS, à très haut et très puissant Monseigneur le Prince de CONDE, premier Prince du sang, Premier Pair de France…..Baron de TREVES.
- On retient la maison du Prieuré, jardins, bois taillis, noyeraie, saulaie, une métairie sise à CLAME, droit de fief à prendre vers occident entre la Doucinière et Beauregard, droit de haute, moyenne et basse justice, droit de four à ban à ses sujets, droit sur ses sujets de mesure et étalon tant à bled qu’à vin, 20 sols de rente et 10 boisseaux de seigle par les détenteurs de certaines appartenances appelées anciennement le Vieil Prieuré, près l’église de TREVES, que tiennent et exploitent les hoirs Thomas GIRARD et Baltazar GAILLON, ladite appartenance étant en son fief, droit de dixme, toute juridiction tant civile que criminelle, fort de trois grands cas, savoir de meurtre, fait de guet-à-pent, d’incendie et de rapt, droit de dixme du côté de la vallée, dans le fief de la Porte, dépendant de TREVES, lesquelles choses, tenues au service divin seulement de TREVES, et autre chose qu’il tient du Comté de BEAUFORT, faire le service divin aux 4 fêtes annuels, et 3 messes par semaine en l’église de TREVES, dont une des dites messes est dite le dimanche, sans autre charge ni devoir.
- Le 11 mai 1556, une sentence est rendue contre le seigneur de TREVES, condamné à payer le douzième du péage sur la rivière de Loire.
Dans cette sentence est datée la fondation dudit prieuré par le seigneur de TREVES, du 20 avril 1123, par laquelle ledit seigneur donne entre autres choses, le douzième du péage
- Le 23 janvier 1559, une lettre du Roy de France, François, Duc d’Anjou, qui permet au Prieur de Saint Macé, René THIBAULT, de faire assigner la Dame de TREVES, Guyonne de VILLEPROUVEE, pour voir déclarer exécutoire l’arrêt contre elle obtenu ; il s’agissait du douzième sur le péage de TREVES ; signification et ajournement à ladite Dame aux fins susdites.
- Le 11 septembre 1559, une déclaration de Maître René THIBAULT, Prieur de Saint Macé sur Loire, à savoir :
A droit d’avoir et de prendre chacun an, au château de TREVES, 5 setiers froment, 15 boisseaux de seigle, 48 boisseaux d’avoine, le tout mesure de TREVES, et 24 sols.
Lui est dû sur l’étalage de chacune des foires tenues à TREVES, 5 sols les premiers pris et le douzième denier pris sur le reste des deniers dudit étalage.
Le droit de prendre tout le profit et revenu de la Coutume de toutes les marchandises, qui, la veille du jeudi absolu, sont vendues en la foire de TREVES, excepté des souliers.
D’avoir et prendre chacun jour la dixme sur le fournage du four à ban de TREVES, et avoue, ledit Prieur, devoir au sergent ou prévôt, qui amasse les deniers desdits étalages, et qui lui baille lesdits 5 sols et douzième denier à une foire qui arrive à jour Gras, une longe ou échine de porc rôtie, qu’ils doivent manger sur le fût du pressoir dudit Prieur, sans serviette et sans sel, leur fournir du vin blanc et vin Clairet ; et ils prennent du pain sur ledit étalage.
Avoir droit de fief en vallée joignant la voie du moulin.
Avoue tenir 3 quartiers de pré en la Pré DEMION près le vivier DEMION.
Une cave sous tuffe avec un jardin, le tout clos de murailles joignant et aboutissant au Vieil Etang de TREVES.
Pour raison desquelles choses, doit dire ou faire dire trois messes par semaine audit lieu de Saint Macé ou en l’église de TREVES. - Le 4 novembre 1676, une déclaration de Maître Urbain BIDAULT, Prieur du prieuré de Saint Macé de TREVES.
PRIEURE DE SAINT MACE
PRIEURE DE CHENEHUTTE
Le 3ème chapitre comprend les titres du prieuré de CHENEHUTTE, relevant du comté de TREVES au service divin seulement.
- Entre le 8 janvier 1462 jusqu’au 9 décembre 1463, plusieurs sentences ont été rendues au profit du Prieur contre des pêcheurs au sujet du droit de saumonage que ledit Prieur avait dans la rivière de Loire.
Ce droit a été abandonné au seigneur de TREVES par transaction du 17 août 1669
- Le 29 mai 1582, une déclaration de Maître René du PISSOT, prieur du prieuré de CHENEHUTTE, rendu au seigneur de TREVES
- Le 17 août 1669, transaction faite entre le seigneur de TREVES et Jacques OLIVIER, Prieur de CHENEHUTTE, ledit seigneur appelant d’une sentence rendue aux requêtes du Palais de PARIS le 18 décembre 1666, laquelle
en premier lieu condamnait ledit seigneur ou quoi s’en soit, la veuve MAUPOINT, pour laquelle le seigneur a pris le fait et cause de se désister et départir de la jouissance de certaines îles vulgairement appelée le Buisson, la Bourin, et autres accroissements étant en la rivière de Loire, du côté de la vallée, à prendre depuis l’échelle de pierre qui fait séparation de la paroisse de Saint Martin de la Place et de celle de TREVES en VALLEE, jusqu’à l’AUTOURNEAU, étant au-dessus de l’église de Saint MARTIN.
Le second lieu de se désister et de partir par ledit seigneur au profit dudit Prieur de la possession et jouissance d’être servis par les vassaux et censitaires mentionnés par la sentence et
En 3ème lieu, de donner par aveu et dénombrement audit Prieur, les fiefs et terres qu’il possède en la seigneurie dudit prieuré de CHENEHUTTE, à cause de ses terres de MILLE, TREVES et autres….
Sur lequel procès a été transigé ainsi qui suit :
Le Prieur de CHENEHUTTE, tant pour lui que pour ses successeurs, s’est départi de sa prétention de propriété et fief dans l’île du BUISSON, la BOURIN et autres accroissements étant en la rivière de Loire, ainsi que de la justice et droit de pêche dans ladite rivière.
En cette considération, ledit seigneur de TREVES a voulu donner des marques de l’affection qu’il a pour l’église et a promis fournir un fond au prieuré de CHENEHUTTE, valant 55 livres de rente qui sera dans le fief dudit seigneur, dont le Prieur ne paiera aucune indemnité, lesquelles 55 livres, il s’est obligé payer jusqu’au fournissement dudit fond, à l’égard de la demande faite pour les limites des fiefs prétendus par ledit Prieur et paiements des cens par lui demandés et de ceux dont il relève dudit seigneur de TREVES, ont convenu commettre une personne pour les régler sur les lieux dans 3 mois. - Le 16 janvier 1692, une déclaration rendue par Dom Jacques du CHEMIN, prieur de l’abbaye Saint Serge et prieur titulaire du prieuré de CHENEHUTTE, dépendant de l’abbaye de Saint Florent de SAUMUR, à vous, très haut et très puissant Prince, Monseigneur Henry Jules, Duc de BOURBON, Prince de CONDE, premier prince du sang, premier Pair et Grand Maître de France….., seigneur et Baron de TREVES, Premièrement, la maison dudit prieuré et appartenances d’icelle, tant jardins que vergers….. Déclaration de bois, vignes….plusieurs châtaigneraies, La métairie des Loges, consistant en une maison, aireau, en un tenant, contenant une boisselée et demie. Ai droit de haute, moyenne et basse justice Droit de four à ban sur partie de mes sujets, lequel a été vendu avec les droits d’y celui, pour payer les deniers que le Roy a cédé. Ai droit de garenne en tout mon dit fief et chasser le gibier à poil et à plumes. En tout mon dit fief, droit de dixme sur plusieurs pièces de terres…., rendu à la grange de mon dit prieuré. Ai droit de ban pour assigner ledit jour à faire les vendanges et de prendre les amendes à ceux qui y contreviendront. Ai le droit de juridiction, tant civile que criminelle, cas de meurtre, fait de guet-à-pent, incendie, de rapt, lesquelles causes doivent ressortir devant votre sénéchal de ladite baronnie, lesquelles causes au cas qui seraient trouvées bien jugées doivent être renvoyées par votre dit sénéchal et officiers par devant mes officiers….. Lesquelles choses, je confesse tenir de vous, mon dit seigneur, à cause de votre baronnie de TREVES, au service divins seulement, que je dois pour raison de toutes ces choses, et autres choses que je tiens en vallée, en la paroisse de Saint Martin de la Place, le service divin aux quatre fêtes annuelles, deux messes par semaine en l’église paroissiale de CHENEHUTTE.
PRIEURE DE CUNAULT
Le 4ème chapitre renferme les titres du PRIEURE DE CUNAULT, tenu de TREVES, sous le devoir d’une pièce de bœuf, d’un pied en carré, d’un pain et trois pintes de vin, lequel devoir demeure confus à Madame de ce comté, comme possédant ledit prieuré, à titre d’échange fai avect Messieurs du Séminaire Saint Charles Borromée d’ANGERS.
Lequel prieuré formera un chapitre de l’aveu que Madame la Comtesse de TREVES rendra de son Comté à Monsieur, frère du Roy, à cause de son château de SAUMUR.
Un peu d’histoire sur le prieuré de CUNAULT, grâce à Célestin PORT…..
Dès le IXe siècle, il existait un petit monastère où repose le corps de Saint Maxenceul. Les rives de la Loire deviennent inhabitables et à l’approche d’une invasion nouvelle des Normands, les moines cherchèrent un refuge plus assuré, qui devait être en dernier lieu TOURNUS. A CUNAUD restait une colonie de moines avec un prieur en titre, qui grâce aux libéralités des rois et des comtes, sut conserver à CUNAUD pendant plusieurs siècles la splendeur d’une abbaye.
Le prieuré possédait au XIIe siècle les églises de DOUE, LONGUE, LOUERRE, SAULGE, FORGES, GREZILLE, MILLY LE MEUGON, dont il conserva la présentation et de nombreux revenus, tant dans ces paroisses qu’en vallée, outre Loire, où la Grange de CUNAUD était affermée encore au XVIIIe siècle 2 320 livres.
Ce prieuré fut supprimé et la mense monacale réunie par décret épiscopal du 4 octobre 1741 au Séminaire Saint Charles d’ANGERS.
Un monument, à défaut de tous les titres, attesterait l’opulence antique du prieuré : c’est son église encore debout, aujourd’hui paroissiale, qui peut passer pour un des plus intéressants édifices de l’art roman en France, sans autre égal en Anjou, que FONTEVRAUD, malgré les désastres qui l’ont éprouvée.
Cet immense édifice ne servait jusqu’aux dernières années du XVIIIe siècle, qu’à l’usage exclusif du prieuré, réduit depuis longtemps à 4 ou 5 religieux.
L’église paroissiale était l’église de Saint Maxenceul ; en 1754, cette église, laissée sans entretien, s’écroula dans un coup de vent, et par un concordat du 3 août 1755, le Séminaire, en se réservant la propriété de Notre-Dame, autorisa les habitants à y installer le service de la paroisse.
Le château, qui fait l’angle de la rue, le long de la levée, occupe l’emplacement de l’ancienne abbatiale ou ancien château, habité en 1775 par le comte de TREVES, Jean de STAPLETON
Nous avons vu dans le chapitre consacré à MILLY le MEUGON qu’Adrien Maurice Duc de NOAILLES, Pair et Maréchal de France, acquit les terres et châtellenie de MILLY le MEUGON, les terres de la Baronnie de TREVES, et autres, par contrat passé le 23 mars 1747, suite à échange de terre.
Jean de STAPLETON, chevalier, seigneur de DERVALLIERES, acquit la terre de MILLY LE MEUGON, et la terre et baronnie de TREVES le 27 mars 1747.
Dans un registre, dont la cote est 15 G 15, se trouve un acte d’échanges de biens datant du 21 juillet 1757, entre les directeurs du Séminaire St Charles d’Angers et Jean de STAPLETON, comte de TREVES.
Le conseil du roi a approuvé, ratifié et homologué le projet portant échange des biens du prieuré de Cunault.
Lesdits sieurs administrateurs du séminaire, sous le bon plaisir de sa majesté, ont cédé, transporté, audit titre d’échange, audit seigneur comte de Trêves, les domaines, fiefs, cens, rentes, et droits qui s’ensuivent.Premièrement, la terre, fief, seigneurie haute, moyenne, basse justice, du chef-lieu dudit prieuré de Notre-Dame de Cunault, l’ancien château, l’ancien château et forteresse actuellement en ruine, le fond et propriété de l’église monacale, les cloîtres et monastères, la maison prieurale, cours, caves, jardins, écuries, vergers, terrasses, décorations, clos, vignes, sujets, parc, étang, métairies, closeries, four banal, terres, prés, vignes, pâtures, châtaigneraies, bois, brandes, bruyère, ajoncs, landes, friches et terres vagues, les cens, rentes et devoirs, tant en argent, grains, volailles, qu’autrement de quelque espèce de nature que ce soit, dus audit chef-lieu de CUNAUD, les dixmes de blé, vin et charnages de ladite paroisse, tout ce qui compose ledit chef-lieu de CUNAUD sans réserve.
Les fiefs et seigneuries de PELLEGROLLE et de la Grange de Cunault en vallée, avec les domaines......
Les hommes, sujets, vassaux, censitaires de ladite seigneurie et chef-lieu de CUNAULT, PELLEGROLLE, la Grange de Cunault, ......Les droits de seigneurie directe et immédiate de l’église et paroisse de Notre-Dame de CUNAUD, tels que seigneur haut justicier et immédiat
En contre échange des choses cédées audit seigneur comte de Trêves, par lesdits Sieurs du Séminaire Saint-Charles, ledit seigneur comte de Trêves leur a aussi cédé, sous le bon plaisir de sa majesté, les domaines, rentes...qui suivent, à savoir :
La maison, grange.......de la Richardière, situé au canton de Chappe, paroisse de LONGUE,.....Item, cent soixante-quatorze boisseaux mouture, mesure de Milly, dus par le sieur François CHICOTTEAU, sur le moulin à eau de l’Homme, situé sur le ruisseau de la Fontaine d’Avort, paroisse St-Vétérin de Gennes……
Tiendra et relèvera, ledit seigneur comte de TREVES, de sa Majesté, les objets à lui céder, aux hommages, services et devoirs et obéissances dues, savoir CUNAULT, à cause du château de SAUMUR.
Les Sieurs du Séminaire Saint Charles tiendront et relèveront censivement au divin service dudit seigneur Comte de TREVES ; ils feront leur déclaration censive par le détail, laquelle ils ne seront obligés de réitérer qu’une fois dans l’espace de quarante années.
Les religieux de CUNAUD possédaient de nombreux privilèges, des exemptions, des juridictions, des droits féodaux. Très prospère jusqu’à la guerre de Cent ans, le prieuré connut ensuite une longue décadence. Après les dévastations des guerres de Religion, le nombre de religieux ne cessa de diminuer.
Voici quelques documents trouvés dans le chartrier du Comté de TREVES, qui soulignent les tensions entre le Prieur et le seigneur, Baron de TREVES :
- Le 8 août 1527, information faite à la requête du Prieur de CUNAULT, dans laquelle plusieurs témoins déposent avoir vu les gens du seigneur de TREVES couper un poteau devant la porte dudit Prieur et qu’ensuite, ils le jetèrent en la rivière de Loire.
- Le 29 août 1527, encore une information faite à la requête du Prieur de CUNAULT, dans laquelle plusieurs témoins déposent avoir vu 20 à 26 hommes armés de piques, épées, qui disaient finir d’abattre le poteau du Prieur de de CUNAULT.
- Le 5 mai 1528, lettre obtenue en Chancellerie à PARIS par le Prieur de CUNAULT, à l’effet de faire ajourner le seigneur de TREVES, qui aurait fait abattre et couper les poteaux que ledit Prieur avait fait planter à CUNAULT.
- Mandement de Mr le Sénéchal de SAUMUR, à l’effet de faire assigner le fermier de CUNAULT, pour se voir condamner à payer au Seigneur de TREVES, une pièce de bœuf bonne et raisonnable.
Signification dudit mandement à Bernard TAILLANDEAU, fermier dudit Prieur de CUNAULT.
- Le 19 août 1622, acte fait à la réquisition de Bernard TAILLANDEAU, fermier du prieuré de CUNAULT, portant qu’il s’est transporté devant Jacques OLLIVIER, sergent ordinaire de la châtellenie de CUNAULT, pour demander et déclarer si, en l’année 1620, il ne porta pas une pièce de bœuf cuite avec le pain et le vin, accoutumé être baillé et présenté le jour de Carême, au lieu de la BOURNE, faisant séparation des fiefs dudit prieuré de CUNAULT et de la baronnie de TREVES, si ladite pièce de bœuf n’était pas de la même grandeur que celle qu’on avait présenté les années d’auparavant aux officiers de TREVES. Ledit OLLIVIER a répondu que la pièce de bœuf qu’il porta en ladite année 1620, audit lieu de la BOURNE, était de suffisante grandeur, et qu’il l’avait présentée avec le pain et vin, accoutumé, à Maître Louis AMONET et Jean BOUCHER, officiers de TREVES, lequel BOUCHER avait fait marque de bois de la longueur d’un pied, et dit que ladite pièce de bœuf devait être d’un pied en carré, laquelle ils refusèrent de la recevoir.
PRIEURE DE SAINT GEORGES DES SEPTS VOIES
Le 5ème chapitre contient les titres du prieuré de Saint GEORGES DES SEPT VOIES, tenu de TREVES au service divin.
- Le 21 janvier 1440, in extrait de l’aveu de la baronnie de TREVES rendu à Messire le Duc d’Anjou.
De l’aveu de la baronnie de TREVES rendu à très excellent et très puissant Prince, René, Roy de Jérusalem et de Sicile, Duc d’Anjou, à cause de son château de SAUMUR, par Robert le MASSON, chevalier, Baron de TREVES, Conseiller du Roy, Chancelier de France, a été extrait ce qui suit :
La moitié par indivis de l’obéissance que doivent à ladite baronnie, les Prieurs de Saint Aubin et de Saint Macé de TREVES, de CHENEHUTTE et d’HERBAULT de la BOURNEE, de Saint Vétérin de GENNES et de Saint GEORGES des SEPT VOIES, les curés de TREVES, de GREZILLE, de Saint Pierre de COUTURE, de VARANNE, de CHENEHUTTE, de Saint GEORGES des SEPT VOIES, les chapelains de la chapelle de la MADELEINE de GENNES, de Saint JEAN de la RONDIERE, et de Saint JEAN D’ILLEC, lesquels tiennent de ladite baronnie lesdits bénéfices au service divin, de garde et ressort.
S’ensuit le revenu et déclaration de l’autre portion de ladite baronnie que j’ai acquise des héritiers du seigneur de MAULEVRIER.
La moitié par indivis de l’obéissance que les abbayes, prieurés et autres bénéfices dessus cités sont tenus faire à ladite Baronnie…..
- Le 13 juin 1485, déclaration rendue par Frère Nicolas CHEMELLIER, Prieur de Saint GEORGES des SEPT VOIES, et procureur dudit prieuré, avoue tenir et être sujet au divin service de noble et puissant seigneur, René de MONTECLER, écuyer, seigneur et baron de TREVES, au regard de sa baronnie et châtellenie dudit lieu de TREVES, pour raison des choses ci-après déclarées, c’est à savoir de son dit prieuré, ainsi qu’il se poursuit et se comporte, tant en maisons, jardins, garenne à conils, prés, pâtures, bois, vigne, dixmes de bled, potagers, agneaux et pourceaux…..aussi s’avoue sujet dudit seigneur de TREVES,
- Le 4 juin 1494, déclaration rendu par Frère Nicolas CHEMELLIER, prieur de Saint GEORGES des SEPT VOIES…….
- Le 1er avril 1572, déclaration des choses héritaux que Jacques MAILLARD, religieux de l’Ordre Monsieur Saint Benoît, Prieur du prieuré de SAINT GEORGES des SEPT VOIES, membre dépendant de l’abbaye de Saint FLORENT les SAUMUR, tient et avoue tenir en la muance du Roy notre Sire, et de Monseigneur le Duc d’Anjou, à cause de son châtel et seigneurie de SAUMUR, et déclare les devoirs par chacun an,
Premièrement, la maison dudit prieuré avec grange et pressoir ensemble, un petit clos de vigne et jardin, le tout en un tenant, contenant ensemble six quartiers de terre ou environ, sis près de l’église paroissiale dudit lieu de Saint GEORGES, joignant d’un côté le chemin tendant du Plessis à Gennes, d’autre côté la chesnaye et fresche dudit prieuré, aboutant d’un bout au chemin de Saint Maur à Grézillé, d’autre bout à ladite église et issue d’icelle.
Une petite métairie étant près ledit lieu…..
Plusieurs pièces de terres, de vigne, bois,
Le droit de prendre les dixmes de bled et de vin au-dedans du fief de l’abbaye de Saint Florent, dont le cellier de ladite abbaye en prend les ventes et émoluments du fief.
A cause dudit prieuré, avons droit de cure dudit lieu de Saint GEORGES, et Moy, prendre les dixmes de bled et vin et prémisses au baillage de RICHEBOURG, moitié par moitié.
S’avoue sujet au service divin accoutumé et être dit et célébré en ladite église de Saint GEORGES, sans qu’il soit tenu en faire aucune autre déclaration plus spéciale
- Le 26 février 1581, un aveu de la Baronnie de TREVES rendu au Roy François, fils de France, frère unique du Roy, Duc d’Anjou, par Claude d’AVANGOURD, Dame, Baronne de TREVES, veuve de Messire Jacques de CLERAMBAUT…
Le droit d’obéissance que me doivent les Prieurs de Saint Aubin, de Saint Macé de TREVES, de CHENEHUTTE, d’HERBAULT de la BOURNEE, de Saint Vétérin de GENNES et de Saint GEORGES des SEPT VOIES.
Les curés de TREVES, GREZILLE, Saint PIERRE de COUTURE, de VARANNES, de CHENEHUTTE et de Saint GEORGES des SEPT VOIES.
Droit de fondation et de supériorité que j’ai des églises desdits lieux, et de faire mettre et apposer au-dedans et au dehors d’icelles, litres, armoiries chargées de mes armes, qu’autre que moi ne puisse les mettre sans mon accord.
- Le 31 décembre 1680, aveu rendu au Roy par ladite Baronnie, Louis, Prince de CONDE, Duc de BOURBON et Henry Jules d’Enguien, signé Louis et Henri Jules de BOURBON.
Le droit d’obéissance que me doivent les Prieurs de Saint Aubin, de Saint Macé de TREVES, de CHENEHUTTE, d’HERBAULT de la BOURNEE, de Saint Vétérin de GENNES et de Saint GEORGES des SEPT VOIES.
Les curés de TREVES, GREZILLE, Saint PIERRE de COUTURE, de VARANNES, de CHENEHUTTE et de Saint GEORGES des SEPT VOIES.
Droit de fondation et de supériorité que j’ai des églises desdits lieux, et de faire mettre et apposer au-dedans et au dehors d’icelles, litres, armoiries chargées de mes armes, qu’autre que moi ne puisse les mettre sans mon accord.
- Le 11 mars 1777, une déclaration rendue par Messire Louis François GUIOT, prêtre chanoine prébendé en l’église de TOURS, Prieur commendataire du prieuré de SAINT GEORGES des SEPT VOIES, demeurant cloître de ladite église, paroisse de Saint Vincent, par le Sieur René RENOU, marchand fermier, dudit prieuré de SAINT GEORGES, y demeurant, son procureur général et spécial suivant la procuration passée à TOURS 16 janvier 1776, lequel s’est avoué sujet de haute et puissante Dame, Agnès O’SHIELL, comtesse de TREVES, fondatrice et haute justicière de l’église et paroisse de SAINT GEORGES des SEPT VOIES, veuve de haut et puissant seigneur, Messire Jean de STAPLETON, chevalier, Comte de TREVES, et a déclaré tenir en mouvance dudit comté de TREVES, au service divin, le tout dudit prieuré ainsi qu’il se comporte :
Premièrement, le principal manoir composé de deux chambres basses dont une qui sert de boulangerie, deux cabinets, deux chambres hautes, greniers au-dessus, trois granges, un pressoir, écuries, cours, puits, jardin et un clos de vigne, contenant 6 quartiers ou environ, sis près de l’église paroissiale dudit Saint GEORGES…
Plusieurs pièces de terres, bois, vignes…..Pièce de terre nommée le VAL aux MOINES
3 Setrées de terre au bout des pièces de CHAMPDOISEAU, paroisse de l’enclave de BESSE en VALLEE.
S’ensuivent les rentes dues au prieuré de Saint GEORGES., fresche de la MOINERIE de 12 boisseaux froment, mesure du TOUREIL, pour raison de 12 boisselées de terre à la MOINERIE de GREZILLE.
Un peu d'histoire sur la ferme-ecole de SAINT GEORGES DES SEPT VOIES
Au XIXe siècle, le prieuré appartient à la Comtesse de Caen, riche héritière et artiste, qui le lègue au Département en 1867. En contrepartie, elle demande dans son testament que les lieux servent à la création d’une ferme-école. Elle alloue d’ailleurs une rente au Conseil Général de Maine-et-Loire pour le fonctionnement de l’institution. Admis pour 3 ans, de jeunes hommes viennent alors se former aux métiers de l’agriculture.
Une éolienne de type Bollée est installée vers 1888-1889. Haute de 20 mètres, elle permet de puiser l’eau à une profondeur de 35 mètres et alimente, par un système ingénieux de canalisations, habitants et bêtes de la ferme-école.
Une éolienne est une machine qui fonctionne avec le vent et qui permet entre autre chose d’élever l’eau, qui est retenue dans un puits, au moyen de pompes.
Le Brevet pour la construction de ces Eoliennes a été déposé par Ernest BOLLÉE en 1868 puis complété par son fils Auguste BOLLÉE, le 17 mars 1885.
Le vent traverse les déflecteurs statiques pour faire ensuite tourner le rotor, actionnant les pompes par une transmission à engrenages. Le secret du succès réside dans un petit rotor de pivotement (connu familièrement sous le nom de 'papillon orienteur') qui positionne la turbine dans le sens du vent. Ce papillon pivote sur son axe pour placer la turbine hors du vent si les rafales deviennent violentes, et peut même pivoter assez loin pour engager un verrou à ressort. A ce moment, la turbine est perpendiculaire au sens du vent et le pompage cesse jusqu'à ce qu'un opérateur monte les escaliers pour libérer le verrou.
Les Eoliennes Bollée n'étaient pas particulièrement puissantes, fournissant rarement plus de 3cv au maximum. Pourtant l'attention portée aux détails, une bonne exécution et une construction robuste leur permettaient de pomper l'eau à des profondeurs de 100 mètres et plus. Dès 1888, plus de 140 Éoliennes Bollée avaient été érigées
PRIEURE SAINT JEAN L'EVANGILISTE D'HERBAUT
Le 6ème et dernier chapitre comprend les titres du prieuré de Saint JEAN L’EVANGELISTE d’HERBAUT, dépendant de l’abbaye de Saint FLORENT de SAUMUR, autrefois donné aux religieuses de NYOISEAU, et depuis, a été permuté par lesdites religieuses à l’Abbé de Saint FLORENT pour le prieuré des LOCHEREAUX.
Ledit prieuré d’HERBAUT tenu de ce comté au divin service.
Voici ce que Célestin PORT nous apprend sur le prieuré de Saint Jean l’Evangéliste d’HERBAUT.
Le seigneur de TREVES, Geoffroi FOULCROI, FULCREDI, avait fait élever dans sa forêt, au Sud-est de MILLY, une chapelle dédiée à Saint-Jean-Baptiste, avec demeure pour des religieux de Saint Florent, qui ne purent s’entendre et la délaissèrent. Il en fit don alors à Saint Maurice d’Angers et l’Evêque Ulger, sur le refus des Chanoines réguliers de l’Etoile, l’attribua à l’Abbesse de NYOISEAU, qui s’engagea à y entretenir douze religieuses (1142). L’abbaye de Saint Florent réclama bientôt et en obtint la restitution solennelle (1159). Le prieur y devait 2 messes par semaine et payait le gros au curé de la paroisse. Il percevait la moitié des dixmes de bled et de vin à la BOURNEE, la moitié des agneaux à la BURNEE et au bourg de LOURESSE, et possédait entr’autres tenures, un pré aux ROSIERS.En juillet 1643, par un acte d’échange passé avec le seigneur de MILLY, la chapelle, perdue au milieu des bois, fut transférée au village même de la BOURNEE, où elle est dite nouvellement bâtie en 1679. Jusqu’à la Révolution, la maîtresse d’école y venait dire la prière publique, tous les matins et soirs. L’ancienne ferme, ruinée depuis longtemps par le tonnerre, a disparu vers 1830-1835.
Au feuillet 31 du cartulaire de l’abbaye de SAINT FLORENT intitulé le Livre Rouge se trouve un titre de 1142. Ulgérius, Evêque d’ANGERS, intitulé « Don de HERBAUT à l’Abbesse de NYOISEAU ».
Nous vous donnons cette église du bois de HERBAUT audit monastère de NYOISEAU, du consentement et approbation de Geoffroy FOULCROI de TREVES, et de Jeanne, sa fille, et d’Amaury, son mari. Dans la terre desquels, ledit GODEFROY avait fait bâtir cette petite église de son propre revenu ; à la charge et condition que ladite Abbesse et celles qui lui succèderont, demeurent en ce lieu, la plus grande partie de l’année et y tiennent un couvent de religieuses.
Ces religieuses ayant abandonné ce prieuré, l’Abbesse de NYOISEAU le permuta et en concorda avec l’Abbé de Saint Florent,….
- Le 25 mars 1572, déclaration de Messire Jacques BIDOIRE, prieur d’HERBAUT, rendu au Roy, à cause de son château de SAUMUR, par le moyen du seigneur Baron de TREVES.
- Requête présentée par le Seigneur de TREVES, répondue d’ordonnance de Mr le Sénéchal de SAUMUR, à l’effet de faire collationner les titres concernant ledit prieuré, étant à l’abbaye de Saint Florent.
Procès-verbal fait à la requête dudit seigneur aux mêmes fins que ladite requête.
- Le 30 août 1631, une déclaration de Messire Philippe AVRIL, prieur du prieur d’HERBAUT, dépendant de l’abbaye de Saint Florent de SAUMUR
- Le 16 juillet 1645, une supplique adressée par Pierre DUBOIS, prieur du prieuré d’HERBAUT, dépendant de l’abbaye de Saint Florent de SAUMUR, à Messieurs les Révérends Abbé, Prieurs et Convers de l’abbaye Saint Florent les Saumur, tant anciens que réformés.
Il signale que tous les bâtiments, y compris la chapelle, tombant en ruine.
- Toujours en 1645, une requête adressée à Monseigneur, le très Révérend et et très Illustre EVEQUE d’ANGERS, par Pierre DUBOIS, prieur du prieuré d’HERBAUT, dépendant de l’abbaye de Saint Florent de SAUMUR ; il désirerait la construction d’une nouvelle chapelle au village de la BOURNEE, paroisse de LOURESSE, en votre diocèse, près de la grange dixmière, appelé le Petit HERBAUT, dépendant dudit prieuré.
- Le 3 août 1645, un marché de travaux fut passé devant notaire, en présence du Maréchal de MAILLE BREZE, chevalier, baron de TREVES, et deux maîtres maçons, pour la construction d’une nouvelle chapelle.
- Le 28 mai 1658, une déclaration de Dom Pierre DUBOIS, Requête présentée par le Seigneur de TREVES, répondue d’ordonnance de Mr le Sénéchal de SAUMUR, à l’effet de faire collationner les titres concernant ledit prieuré, étant à l’abbaye de Saint Florent.
Procès-verbal fait à la requête dudit seigneur aux mêmes fins que ladite requête. - Le 7 décembre 1679, une déclaration féodale que Messire René LEHOU, bachelier en théologie de la faculté de POITIERS, Prieur commendataire du prieuré de Saint Jean l’Evangéliste de HERBAULT, dépendant de l’abbaye de Saint Florent les Saumur, tient et avoue tenir au seigneur de la Baronnie de TREVES, savoir :
Une grange, cour, cave, jardin au village de la BOURNEE avec 10 boisselées de terre audit lieu.
Une chapelle nouvellement bâtie.
2 quartiers de pré en la baillie de TREVES, au devoir de 3 mailles par quartier et le fautrage accoutumé
Pour le regard de la dixme que ledit Sieur Prieur prend et lève audit lieu de la BOURNEE et autres paroisses, elle n’est pas employée comme étant du temporel mais du spirituel tenue au divin service seulement.
L’ancienne chapelle, bâtiment, cour, jardin, de l’ancien domaine dudit prieuré, échangé par feu, Monseigneur, le Maréchal de BREZE, avec Dom Frère Pierre DUBOIS, Vicaire, Prieur dudit prieuré.