BILLE, ETIAU, EN LA PAROISSE DE COUTURES,
RELEVANT DE LA BARONNIE DE TREVES
BILLE
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Il reste de BILLY une tour tronquée dotée d’un escalier tournant monumental en tuffeau et ardoise, une fort belle cheminée et plus loin, un corps de logis restauré et de belles dépendances souterraines dont une cave viticole voûtée et équipée d’un dégorgeoir qui permettait de déverser directement la vendange dans le pressoir.
Voici ce que nous apprend Célestin PORT, dans le dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire sur Billé, seigneurie sise en la paroisse de COUTURES, et relevant de la baronnie de TREVES
Billé, Billy en 1460, Villy en 1577, le Bellé (Cassini), est un ancien fief et seigneurie avec château à tours et tourelles relevant de TREVES,.
Le seigneur avait droit de mettre litre dans l’église, par autorisation du seigneur de TREVES du 23 mars 1460, droit de garenne dans son fief, à poil et à plume, poteaux et colliers de justice avec juridiction sur les délinquants, mesure à blé et à vin en la prenant au patron de TREVES, épaves et aubenages, droit le jour de la Saint Pierre, durant la foire qui se tenait dans le cimetière de COUTURES, de percevoir la moitié du droit d’étalage et d’y tenir deux jeux de quilles.
Appartenait du XV au XVIe siècle à la famille noble de GOULARD ou GAULARD, qui se signala dans les guerres anglaises, prit parti plus tard pour la Réforme et y fit tenir le prêche public en décembre 1577.
Jacques GOULLARD, mari de Françoise de La TOUCHE, 1620, devenu veuf, se fit religieux.
La terre fut acquise le 13 mai 1623 par Barnabé de la MARE, dont le fils aîné se tua dans une chute, et fut inhumé le 21 juillet 1628, dans la chapelle de BILLE, annexe de l’église paroissiale ; le père y rejoignit son fils, à six jours de distance, le 27 juillet, et sa sépulture eut lieu devant les curés de GREZILLE, de CHEMELLIER, de Saint ELLIER, de COUTURES. Et la plus grande partie des habitants de COUTURES avec beaucoup de noblesse.
En est sieur en 1641, noble homme Philippe DUCHASTEL, mari de Jeanne de VER ; leurs fils, Henri-Albert, né le 3 décembre 1645, a pour parrain, le 14 septembre 1655, Henri-Albert de COSSE, seigneur de BEAUPREAU.
Louis de VASSEAU en 1656 – Henri-Albert DUCHASTEL, écuyer, en 1706, décédé le 24 janvier 1722 – Claude-François Du ROZEL, écuyer, mari d’Anne GILLES, en 1714, décédé le 29 décembre 1739 – Claude-François Du ROZEL, chevalier, 1789.
Le tome 12 du chartrier du Comté de TREVES est divisé en 2 chapitres.
Le premier contient les titres justificatifs de la terre et seigneurie de VILLY en la paroisse de COUTURES, tenue et mouvante à foy et hommage simple dudit Comté de TREVES, en moyenne et basse justice suivant les aveux des années 1473 et 1479, et cependant, en haute, moyenne et basse justice, conformément à ceux de 1496, 1523, 1543,1571, 1582, 1641 et 1683.
De ladite terre de BILLY dépendent :
Le droit de garenne à poil et à plume
Le droit de poteau, colliers et sept, et d’en avoir la connaissance, la correction et la punition
Le droit de donner mesure à bled et à vin, aux hommes et sujets dudit BILLY, que le seigneur dudit lieu est tenu prendre dudit TREVES au patron d’icelui, et d’en avoir la connaissance, correction et punition par ledit seigneur de BILLY.
Le droit d’avoir épaves et aubenages, tant de meubles que d’héritages quand le cas y advient, et la moitié du droit d’étalage de toutes les marchandises qui sont en vente dans la foire qui se tient dedans et autour du cimetière de COUTURES, le jour et fête de Saint Pierre 29 juin, lequel droit, le seigneur dudit BILLY partage avec le seigneur Comte de TREVES
Comme aussi a droit ledit seigneur de BILLY de tenir ledit jour, deux jeux de quilles autour du cimetière dudit COUTURES
Et droit de ban et de vendange.
- Le 23 mars 1460, permission donnée au seigneur de BILLY, René GOULLARD, chevalier, fils aîné et héritier de feu Messire Jean GOULLARD, chevalier, de son vivant, seigneur de BILLY, par le seigneur baron de TREVES, Elliés DALLEE, fondateur de l’église de Saint Pierre de COUTURES, et en laquelle il a tout droit de prééminence de faire mettre une litre chargée des armes de Messire Jean GOULLARD, dedans et dehors de ladite église, en l’honneur dudit Sieur GOULLARD, décédé, et sans que cela puisse être tiré à conséquence et au préjudice des seigneurs de TREVES.
- Le 14 avril 1460, reconnaissance par le seigneur de BILLE, que la permission à lui donnée par le seigneur Baron de TREVES, de mettre une litre au-dedans et au dehors de l’église de Saint Pierre de COUTURES, ne pourra nuire ni préjudicier aux droits seigneuriaux et prééminence dudit TREVES, pour le temps à venir.
- Le 26 mars 1473, aveu et dénombrement de BILLE, tenu à foy et hommage simple de la baronnie de TREVES, par René GOULARD, écuyer, à René de MONTECLERC.
- Le 4 octobre 1477, une transaction entre le seigneur baron de TREVES, et Messire René GOULARD, seigneur de BILLE, par laquelle ce dernier reconnaît devoir un cheval de service d’une part, et demi cheval d’autre part, à raison, savoir, ledit cheval, de l’hommage simple de la terre de BILLE qu’il doit à ladite baronnie de TREVES, et le dmi cheval, à raison de l’hommage du tiers de la dixme de GREZILLE, lesquels cheval et demi cheval dus à mutation de seigneur et de vassal, et les ont abonnés et appréciés par les présentes, à raison de sept livres dix sols le cheval, et un demi cheval, 3 livres 15 sols, soit au total, 11 livres et 5 sols.
- Le 24 février 1479, aveu et dénombrement de la terre de BILLE et ses appartenances et dépendances, tenue en mouvance de la baronnie de TREVES, rendue par René GOULARD.
- Le 4 juin 1496, aveu et dénombrement de la terre et seigneurie de BILLE, ses appartenances et dépendances, mouvante de la baronnie de TREVES, fait et baillé au seigneur baron dudit TREVES par Jean GUOLARD.
- Le 8 juin 1523, aveu et dénombrement de la terre et seigneurie de BILLE, ses appartenances et dépendances, mouvante de la baronnie de TREVES, fait par René GOULARD à François de VILLEPROUVEE, seigneur, baron dudit TREVES.
- Le 1er juin 1543, aveu et dénombrement de la terre et seigneurie de BILLE, ses appartenances et dépendances, mouvante de la baronnie de TREVES, fait par René GOULARD à François de VILLEPROUVEE, seigneur, baron dudit TREVES.
- Le 20 août 1571, aveu et dénombrement de la terre et seigneurie de BILLY, ses appartenances et dépendances, tenue et mouvante de la baronnie de TREVES. Fait et baillé par René GOULARD à Madame Claude d’AVAUGOUR, Dame de ladite baronnie de TREVES.
Cet aveu nous donne une idée de l’importance du fief de BILLY. En voici le contenu.De vous très Haut et très puissant Seigneur de TREVES et autres baronnies ou châtellenies,
Je, René GOULLARD, écuyer, confesse être votre homme de foy simple à un cheval de service abonné à 7 livres 10 sols à mutation de seigneur et de vassal quand et chaque fois que le cas y advient.
J’avoue tenir de votre très haute seigneurie le fief de BILLY où s’y trouve ma maison noble avec tour et fuye, j’ai pignon pour haute et basse cour avec jardin et verger enclos de murailles, grange, pressoir, un clos de vigne, une fontaine, un étang à poissons appelé le bas, en-dessous duquel un beau jardin, prés et pâtures.
J’ai aussi nombreuses terres, vignes, bois, taillis, brandes et ajoncs, caves et caveaux et terriers à conils.
Je tien en outre de vous très haut seigneur droit de chasse tant de poil que de plume.
Haute, moyenne et basse justice avec droit de poteaux, colliers et sept, et d’en avoir la connaissance, correction et punition, droit de donner et prendre en mon fief, épaves et aubanage, tant meubles que héritage quand le cas y advient, et la moitié du droit d’étalage de toutes les marchandises qui sont en vente dans la foire qui se tient dedans et tout autour du cimetière de COUTURES le jour et fête de Saint Pierre 29 juin, lequel droit, Je, seigneur de BILLY partage avec le seigneur comte de TREVES, comme aussi ai le droit de tenir ledit jour deux jeux de quilles autour du cimetière dudit COUTURES.
Outre, ai droit de ban à vin, de bailler mesure à bled et à avoine à tous mes hommes et sujets, que suis tenu de prendre au patron de TREVES.
J’avoue d’avoir de prendre chacun an au-dedans de mondit fief au temps et saison une pinte de vendange, la dîme du bled et avoine et autres graines, chanvre…. Et sur toute la terre étant en la paroisse de COUTURES.
Néanmoins qu’elle ne soit en mon fief et que la terre appartienne à un autre seigneur, j’ai droit de prendre dîme de bled, graines et autres potagères et dîme de vin en mon fief seulement.
Me doivent rentes payables au jour de l’Angevine pour chacun an, en mon hôtel de BILLY, pour raison des choses qu’ils tiennent de moi.
Noble homme Florimond de TARTRE, pour raison du clos du BREIL près BILLY, un ½ cheval de service.
Noble homme Bertrand de BOIS BOUCHEES, à cause de sa seigneurie du PRE, comme maison et grange, pressoir, jardin, aireau, terres, vigne, dépendant dudit lieu du PRE, choses dessus dites de moi, à foy et hommage simple, d’un service annuel de trois sols tournois au terme de Notre Dame l’Angevine.
Jehan MOREAU, chapelain de la Basse Garde, foy et hommage simple, à deux sols six deniers de service dudit jour de Notre Dame l’Angevine.
Emery MARY, pour un quartier de vigne sis sur le haut de GRASCUL, aboutissant sur le chemin de COUTURES à BRISSAC, deux boisseaux de froment dite mesure de BRISSAC, audit terme d’Angevine.
Les héritiers de défunt Guillaume BOISTAULT, René AUBEUFS et autres, pour raison d’un septant de terres, tant vigne, terres, pâtures, sises près POUDROUSE, aboutissant au Pré aux Moines, chacun sept boisseaux, mesure de BRISSAC.
Les héritiers de feu Louis GUYOMARE, les héritiers de feu Jacques AUBEUX, Guillaume CHAUVEAU, Urbain MABILLE, et autres, pour raison d’une maison, cour, aireau, appartenances, jardin, vigne, tout en un seul tenant, sis à la ROUSSILENIERE, contenant un septant ou environ. - Le 29 mars 1582, aveu et dénombrements de la terre et seigneurie de BILLY, tenue et mouvante de la baronnie de TREVES. Fait et baillé par François GOULARD à Madame Claude d’AVAUGOUR, Dame dudit TREVES.
- Le 20 juillet 1592, abandon en forme de partage par le seigneur messire François de GOULARD à Dame Anne de GOULARD, de la terre de BILLY en la paroisse de COUTURES ;
Il s’agit d’un acte par lequel François de GULARD abandonne à Anne GOULARD, la jouissance de la terre et seigneurie de BILLE, pendant le temps et jusqu’à lequel, ledit Messire François de GOULARD lui a rendu la somme de quinze mille livres qu’il reconnaît lui devoir.
- Le 13 février 1608, partage noble de la terre de BILLY par lequel haut et puissant Messire Jacques GOULARD, aîné en la succession de Dame Anne GOULARD, sa tante, donne le tiers de ladite terre de BILLY à Jacques AMENARD, écuyer, et à Demoiselles Renée et Marguerite AMENARD, ses sœurs.
- Quittance par le seigneur de TREVES des ventes à lui dues à cause du décret et adjudication de la terre de BILLE, expédié au siège de SAUMUR le 13 mai 1623.
Par ladite quittance, le seigneur de TREVES fait ses protestations et réserves à l’égard de quatre pièces de terre :
- l’une, devant les grandes portes de la maison seigneuriale de BILLé
Lesquelles quatre pièces, les chanoines de BLAISON prétendent être de leur mouvance.
- La seconde enclavée dans les terres de la métairie de la FRESNAYE contenant dix boisselées
- La troisième de deux quartiers de vigne au VIGNEAUX
- La quatrième, de dix boisselées au SAULLE GUERIN
- Mémoire pour servir à dresser les blâmes sur l’aveu de la seigneurie de BILLY, rendu aux Assises de 1653.
- Le 13 octobre 1722, aveu rendu par Messire Claude François du ROZEL, chevalier, seigneur d’ALLIGNY et de BILLY et autres lieux, devant Jacques TESSIER de l’ESPINAY, sénéchal, juge civil et criminel des baronnies de TREVES, MILLY, LAILLOU et autres seigneuries, appartenant à S.A.S Monseigneur le Duc de BOURBON en ANJOU. Consistance de la terre et seigneurie de BILLY, de ce qui en dépend de la baronnie de TREVES.
- Le 28 mars 1753, aux assises du Comté de TREVES, a comparu Messire Claude François du ROZEL, seigneur de BILLE, demeurant audit BILLE, paroisse de COUTURES, lequel a fait et porté au seigneur de cette cour la foy-hommage, et déclaré tenir en plein fief de Monseigneur, seigneur de cette cour, le fief, terre et seigneurie dudit BILLE……
Le second chapitre renferme les titres concernant l’aliénation des dixmes, tant de bled, vin et chanvre que potager, qui dépendaient de ladite seigneurie de BILLY, et comprises dans les aveux ci-dessus datés, à laquelle aliénation, le seigneur Comte de TREVES a consenti, à condition que lesdites dixmes relèveront de lui sous une autre foy hommage simple.
Lors de cette aliénation, le seigneur de BILLY, qui en avait déjà fait plusieurs autres avec rétention de devoir, n’était plus dans le cas de vendre ces dixmes, parce qu’elles excédaient avec les autres parties aliénées, plus du tiers de sa terre de BILLY.
C’est ce qui fit que cette dernière vente n’a été faite que du consentement de Monsieur le Comte de TREVES pour éviter le dépied
- Le 24 décembre 1771, contrat d’acquêt de la dîme des fruits croissants sur la paroisse de COUTURES, consenti par Messire Claude François DUROZEL, chevalier, seigneur de BILLE, demeurant à son château dudit BILLE, au Sieur Jacques NEGRIER des GRANGE, marchand, demeurant au Bois Brinçon, paroisse de BLAISON. Dixme que ledit seigneur vendeur a droit de percevoir sur les grains et légumes qui se recueillent sur la paroisse dudit COUTURES.
Voici ce que contient cet acte notarié passé devant
Maître François VALLEE, Jacques ROULLEAU, et Michel-Bernard LEMERCIER, notaires royaux à SAUMUR, résidant paroisse de COUTURES, Saint Eusèbe de GENNES, et GREZILLE, furent présents :
Messire Claude François DUROZEL, chevalier, seigneur de BILLE, paroisse dudit COUTURES, lequel a rendu, cédé, transporté…..
Au Sieur Jacques NEGRIER des GRANGES, marchand, demeurant au BOIS BRINSON, paroisse de BLAISON…..
Savoir le trait de dixme que ledit seigneur vendeur a droit de percevoir sur les grains et légumes qui se recueillent sur la paroisse dudit COUTURES…
Ledit sieur acquéreur a dit bien savoir et connaître dans toute son étendue et consistance, sans en demander un plus grand éclaircissement aux charges par lui de tenir et relever ladite dixme, savoir le trait appelé le canton MONTSABERT, qui se percevait anciennement par le seigneur du BREIL la CLAMEUSE, sur le canton et fief de la châtellenie de MONTSABERT, suivant et conformément aux aveux rendus par ledit seigneur du BREIL à celui de MONTSABERT, son suzerain, et aux titres anciens et modernes faits entre lesdits seigneur de BILLE et dudit BREIL, et notamment, à l’acte de bail à rente dudit bail de dixme consenti à Jean de BALLON, seigneur du BREIL, à Thibault de BILLE, au mois de mars 1271, et la transaction passée devant BELLALAY, notaire en la cour de MONTSABERT, le 8 octobre 1547, à l’acte d’affranchissement de douze setiers, tiers froment, tiers seigle et tiers orge, mesure de BRISSAC, et de huit sols de cens, qui étaient dus pour raison dudit trait de dixme, sous la réserve de quatre sols de cens seulement passé devant René FOURRE, notaire à ANGERS, le 9 avril 1573.
Et à la déclaration fournie par ledit seigneur vendeur devant Maître VALLEE, notaire, le 2 août 1762, lequel devoir de quatre sols de cens, ledit seigneur acquéreur paiera et servira à l’avenir audit fief la CLAMEUSE, outre les obéissances féodales, qui sont dues en franc et quitte des arrérages du passé, jusqu’à ce jour, que ledit seigneur vendeur s’oblige d’acquitter.
Le surplus de ladite dixme, ledit sieur acquéreur la tiendra et relèvera à foy-hommage du Comté de TREVES, ou il le reportera directement, y rendra aveu et dénombrement, et sera tenu y exhiber le présent contrat et y payer les rentes, suivant et conformément à la permission que ledit seigneur de BILLE a obtenu le 16 du mois, de haut et puissant seigneur Jean de STAPLETON, comte de TREVES, aux charges de payer annuellement au jour et fête de Notre Dame l’Angevine, huit du mois de septembre, à Maître Mathieu MAUTOUCHET, au nom et comme curé de la paroisse de COUTURES, le nombre de trente-six setiers de grains du cru de ladite dixme, savoir quatre setiers de froment mesure de BRISSAC, douze setiers de froment, mesure de TREVES, dix setiers seigle, et quatre setiers de fèves, plus deux setiers de froment, deux setiers de seigle, et deux setiers d’orges, mesure de TREVES, que ledit seigneur vendeur a droit de percevoir dans ladite paroisse de COUTURES, rendable par ledit Sieur acquéreur dans les greniers dans la maison curiale et presbytérale dudit sieur curé et successeurs de ladite paroisse de COUTURES , au jour et même susdite de chaque année, ou autres lieux dans ladite paroisse de COUTURES, qu’il plaira dudit sieur curé et successeurs.
Il a été en outre expressément convenu que les domaines ci-après dépendants de la terre et seigneurie dudit BILLE demeureront perpétuellement déchargées et exemptées de dixme.
Savoir : l’enclos dudit château de BILLE, le haut et bas jardin, le verger, la pièce de la Pagerie contenant quarante boisselées ou environ, joignant ledit verger.
Le clos de vigne de BILLE dont une partie est en terre labourable contenant trente quartiers ou environ.
Une autre pièce de terre et vigne au-dessus dudit clos, une haie et fossé entre deux, ladite pièce contenant environ quinze boisselées………
Tous, lesquels dits domaines seront et demeureront à perpétuité exemptés de dixme.
La présente vente moyennant la somme de vingt mille deux cent cinquante livres, sur laquelle somme, ledit seigneur vendeur en a délégué à payer par ledit Sieur acquéreur à ses créanciers, ci-après dénommés les sommes suivantes, à savoir….
Toutes lesquelles délégations ci-dessus, d’un montant de six mille quatre cent quatre vingt deux livres, dix neuf sols, six deniers, seront payés dans les trois mois prochains par ledit sieur acquéreur, qui demeure tenu et obligé d’en rapporter acquits en bonne et due forme audit seigneur vendeur, de manière qu’il en soit acquitté et libéré.
Et sur ladite somme de vingt mille deux cent cinquante livres, ledit seigneur acquéreur en a payé comptant celle de trois mille sept cent soixante sept livres, dix sols, six deniers audit seigneur vendeur, de sorte qu’il ne reste plus dû du prix principal du présent contrat que la somme de dix mille livres, que ledit sieur acquéreur a promis et s’est obligé de payer en or et argent, en cinq ans prochains, avec les intérêts de ladite somme en deniers.
Ledit seigneur vendeur a remis de bonne foi tous les titres et papiers qu’il peut avoir, concernant ladite dixme, audit sieur acquéreur.
Fait et passé audit château de BILLY, paroisse dudit COUTURES….
Suit autant de l’écrit de Monsieur le Comte de TREVES, mentionné ci-dessus.
Nous soussignés, Comte, Marquis et Baron de TREVES, sur ce que Monsieur DUROZEL, seigneur de BILLE, nous a représentés que pour mettre ordre à ses affaires, il aurait de peine de démembrer et aliéner de sa dite terre de BILLE les droits qu’emportent la peine du dépied.
Fait en notre château de CUNAUD le 16 décembre 1771, signé le Comte de TREVES.
Un peu d’histoire sur la grande et petite dîme de GREZILLE…..
Le 3ème chapitre du tome 6 du Comté de TREVES, sous la cote E 1335, nous donne des renseignements intéressants sur cette grande et petite dîme de GREZILLE.
Il renferme les aveux et dénombrements de la tierce partie de la grande et petite dîme de GREZILLE, tant de bled que de vin, tenue et mouvante à foy hommage simple dudit comté de TREVES, en justice foncière et à demi cheval de service apprécié à 3 livres 15 sols à mutation de seigneur et de vassal, suivant et au désir de la transaction du 4 octobre 1477, jointe aux titres de la seigneurie de BILLE.
Les deux autres tiers des dites dîmes dépendaient de la terre et seigneurie de GREZILLE et étaient anciennement reportés par indivis, savoir moitié desdits deux tiers audit comté de TREVES sous le même hommage lige de ladite terre et seigneurie de GREZILLE, et l’autre moitié desdits deux tiers, tenue de la terre et seigneurie d’ALLIGNY, à foy et hommage simple, à un jallet de vin, quatre setiers de seigle et trois sols de service ; ledit seigneur d’ALLIGNY reportait aussi ladite dîme au comté de TREVES, sous son même hommage lige de sa terre d’ALLIGNY.
Comme ces terres d’ALLIGNY, GREZILLE et autres ont été réunies à la châtellenie du PIMPEAN en 1635, pour n’être tenues qu’à une seule foy hommage lige et aveu, il s’ensuit que ledit hommage, qui était particulièrement dû au comté de TREVES, pour raison du tiers des dites dîmes de GREZILLE, a aussi été réuni parce que ledit seigneur de GREZILLE l’avait acquis antérieurement à l’époque de 1635. Mais dans l’aveu que le seigneur du PIMPEAN rendra audit comté de TREVES, il doit déclarer :
pour raison du tiers desdites dîmes autrefois tenu particulièrement dudit comté de TREVES, à foy hommage simple, je reconnais avoir la justice foncière et les droits qui en dépendent, et vous en dois, mondit seigneur Comte de TREVES, demi cheval de service à mutation de seigneur et de vassal, apprécié à trois livres, 15 sols, au désir de la transaction du 4 octobre 1477.
- Le 20 mai 1420, aveu rendu à Messire Robert le MASSON, baron de TREVES, par Jean GOULLART, seigneur de BILLE, pour le tiers par indivis de la grande et petite dîme de bled et de vin de GREZILLE. Moitié dudit tiers de laquelle dîme lui est échue par aubenage et par la mort de feu Jean MARET qui la tenait dudit Jean GOULLART à foy et hommage simple et cinq sols de service, sur laquelle moitié, ledit MARET avait donné et baillé à Jean CHENEAU et sa femme, cinq setiers froment de rente, qui ont été par eux vendus à Olivier CLEREAU, seigneur de GREZILLE, que ledit GOULLART prétend avoir par puissance de fief.
Sur lesquelles dîmes, l’aumônier de l’abbaye de Saint Florent près de Saumur prend par chacun an 30 boisseaux de froment et 30 boisseaux de seigle à la mesure de DOUE.
Et le recteur de GREZILLE, 1 setier froment, 1 setier seigle et 1 setier orge, mesure de TREVES.
Pour raison desquelles dîmes, est tenu payer audit comté de TREVES, quand le cas y advient, demi cheval de service.
Les dites dîmes tenues à foy et hommage simple avec toute seigneurie y appartenant, tel et la manière que ses prédécesseurs et lui ont accoutumé jouir et exploiter.
NOTA : ce demi cheval de service est dû à mutation de seigneur et de vassal, suivant et au désir d’une transaction du 4 octobre 1477, faite entre le seigneur de TREVES et René GOULLART, seigneur de BILLE, et dudit tiers de la dîme de GREZILLE, par laquelle ledit demi cheval a été abonné à 3 livres, 15 sols.
- Le 13 octobre 1435, aveu rendu par Jean GOULLART, seigneur de BILLE, conforme à celui rendu le 20 mai 1420, lorsque celui-ci porte que ladite dîme est tenue en justice foncière.
- Le 26 mars 1473, aveu rendu à René de MONTECLER, seigneur comte de TREVES, par René GOULLART, seigneur de BILLE, conforme à ceux des 20 mai 1420 et 13 octobre 1435 ; il déclare avoir eu par jouissance de fief les cinq setiers de froment qui avaient été vendus à Olivier CLAIREAU, seigneur de GREZILLE, et qu’il lui est dû, ou à ceux qui baillent, au sieur curé de GREZILLE, quatre pintes de vin.
Voici un petit aperçu de la chronologie des seigneurs de BILLY,
ARMES DE LA FAMILLE GOULARD
D'azur au lion rampant d'or, lampassé et couronné de gueules, à la bordure dentelée d'or. (Branche des seigneurs de Billé et de Chambrettes)
Maison noble et d'origine chevaleresque, originaire du Poitou ou de la Saintonge.
Elle a donné des gentilhommes de la chambre du roi, des chevaliers de Malte
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Elle a comparu aux bans de la noblesse et aux assemblées de la noblesse du Poitou de 1651 et 1789.
Elle fut maintenue comme noble et d'ancienne extraction en 1665, 1667, 1668, 1699 et 1715
- Jean GOULARD, époux de Jeanne de BREZE, dont :
- Jean II GOULARD, seigneur de BILLE, marié avec Jeanne BONNET, dont :
- Jean III GOULARD, seigneur de BILLE, marié avec Marie de MONTBOURCHER, dont :
- Jean IV GOULARD, marié avec Jeanne de MELAY, dont :
- Christophe GOULARD, marié en 1508 avec Marie de COURCILLON dont :
- René GOULARD, seigneur de CHAMBRETTES, marié avec Louise d’APPELVOISIN dont :
- René GOULARD, seigneur de CHAMBRETTSE, marié avec Perette BERNARD dont :
- René GOULARD, seigneur de BILLE, marié avec Françoise de COUDRAY dont :
- Renée GOULARD, fille unique et héritière de René GOULARD, écuyer seigneur de BILLE, Chambrettes etc…. et de Françoise de COUDRAY, mariée avec François GOULARD, le 6 août 1560.
François GOULARD, fils de Jean GOULARD, baron de TOUVERAC, et de Louise de MONTBRUN, était Baron de TOUVERAC, chevalier, seigneur de la MARTINIERE, de BIGNAC, CHAMBRETTES en Vendée, BILLE, et autres.
Il fut nommé le 17 octobre 1567 gentilhomme ordinaire de la chambre du duc d’Anjou, et reçu chevalier de l’ordre en 1568, de la maison de BRETAGNE.
Il fut enseigne de la compagnie de 50 hommes d’armes du comte de Vertus, sieur d’Avaugour le 25 novembre 1567. En 1574, le duc d’Anjou, devenu roi sous le nom d’Henri III, le maintint dans sa charge de gentilhomme de sa chambre.
Le 30 mai 1578, Henri III lui accorda une gratification de 2000 livres en considération des recommandables services qu’il avait rendus aux prédécesseurs de Sa Majesté et à elle-même depuis 18 ans et plus, au fait de guerres et pour lui donner moyen de réparer en partie les grandes pertes qu’il a faites dans ses biens situés en Saintonge et en Angoumois, dont ceux de la Religion Prétendue Réformée l’ont empêché de jouir durant les troubles passés, et aussi parce que depuis 6 ou 7 ans, il n’avait pas été payé de ses gages de gentilhomme de chambre. De son mariage, il eut, Jacques.
- Jacques GOULARD, chevalier, seigneur baron de TOUVERAC. Il hérita, comme aîné, des deux tiers de la succession de Anne GOULARD, sa tante, sœur de son père François GOULARD, Dame de BILLE. Il avait épousé par contrat passé devant notaire le 21 juillet 1584, Françoise de la TOUSCHE Devenu veuf, il se fit religieux.
ETIAU
Voici ce que nous apprend Célestin PORT, dans le dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire sur ETIAU, seigneurie sise en la paroisse de COUTURES, et relevant de la baronnie de TREVES ;
Ancien fief et seigneurie avec manoir noble, jardins, vignes, moulin à eau relevant du château de TREVES, à la charge d’une paire d’éperons dorés, à mutation de seigneur, et de 15 jours de garde.
Appartient à la famille d’ESPINAY depuis au moins les premières années du XVe siècle, jusqu’aux dernières du XVIe siècle.
Marguerite de SCEPEAUX, veuve de Jean d’ESPINAY, comtesse de DURTAL, vendit la terre le 3 mai 1597 à Julien de PEYNE, seigneur de LE BRUN, gouverneur des PONTS de CE, puis à Mathurin DRAPEAU, receveur des tailles d’ANGERS. Ce dernier y réside et y meurt le 30 octobre 1611. Il est inhumé dans l’église de GOHIER.
En est sieur en 1620 noble homme Jacques BOUTREUX, inhumé le 7 mai 1639 en l’église de COUTURES, sous le banc seigneurial d’ETIAU, vis-à-vis de l’image de Sainte Anne.
Et après lui, ses deux enfants, Jacques, mort en 1655, Joseph, héritier de son frère, 1656, 1676.
Dès 1681, la terre est passée à Dame Renée GAULTIER, veuve de Pierre CHARLOT, écuyer, sieur des Bottelières, demeurant à ANGERS, au coin de la rue du Cornet et de la rue du Canal. La Dame des Bottelières semble gérer avec soin une importante fortune en dépit de son infirmité et grand âge, qui l’empêche d’aller à cheval ni en carrosse pour faire ses obéissances féodales à S.A.S Monseigneur le Prince de CONDE, baron de TREVES, son illustre suzerain.
La riche veuve laisse après elle deux enfants : Renée a épousé Jean LECLERC des EMERAUX, premier président au Présidial d’ANGERS, dont elle sera elle-même veuve dès 1691, avec deux enfants, Jean, né en mai 1669, et Perrine-Renée, mariée à Gabriel CONSTANTIN de la LORIE, grand prévôt d’ANJOU.
Mr et Mme CONSTANTIN de la LORIE firent reconstruire, dans les dernières années du XVIIe siècle le château. Avec ses hautes toitures à la Mansard, ses belles cheminées de tuffeau et l’admirable rampe en fer forgé de l’escalier d’honneur. La cour d’honneur agrandie en taillant la roche tendre de tuffeau comportait, engagées dans le roc, des caves, une fuie à pigeons troglodyte et une chapelle, dont la voûte est malheureusement effondrée. Celle-ci était nantie de 200 livres de revenu.
Les CONSTANTIN de la LORIE entretenaient un chapelain particulier qui, dans les années 1768-1776, était un certain Etienne DIOTTEAU, demeurant à BLAISON ; il décéda en 1776.
Anne-Hermine de la LORIE, l’une de leurs cinq enfants, était alors Dame d’ETIAU. Après elle, il semble que le château soit petit à petit devenu simple domaine agricole.
Le tome 23 du chartrier du Comté de TREVES contient les foys-hommages, aveux, dénombrements et autres titres justificatifs que la terre, fief et seigneurie d’ETIAU en la paroisse de COUTURES est tenue et mouvante dudit comté de TREVES, à foy-hommage lige, avec droit de justice à sang, moyenne et basse, mesure à bled et vin, que ledit seigneur d’ETIAU prend et s’appatronne du seigneur de TREVES. Pourquoi doit une paire d’éperons dorés et service à mutation de seigneur et de vassal, et quinze jours de garde au château de TREVES.
- Le 27 avril 1444, foy hommage lige faite à noble homme Messire Elie DALLEE, à cause de sa baronnie de TREVES, par Messire Robert d’ESPINAY, pour raison de sa terre d’ETIAU.
- Aveu rendu à Messire Elie DALLEE, seigneur de TREVES, à cause de Demoiselle Théneline DECOUCHES, son épouse, par Richard d’ESPINAY, pour raison de son hôtel, terre et appartenances, d’ETIAU, tenus à foy et hommage lige, à justice à sang, moyenne et basse, mesure à bled et vin, que ledit seigneur d’ETIAU prend et s’appatronne du seigneur de TREVES. Pourquoi doit à muance de seigneur et d’homme une paire d’éperons dorés et quinze jours de garde.
- Le 24 novembre 1468, procuration par Richard d’ESPINAY, pour faire une foy et hommage lige et reconnaître deux éperons dorés et service à muance à seigneur et d’homme, qu’il doit à noble homme René FRESEAU, écuyer, et à Dame Roberte FILLASTRE, seigneur et Dame de TREVES, pour raison de sa terre et seigneurie d’ETIAU.
- Le 22 mars 1472, procuration par Richard d’ESPINAY pour faire une foy et hommage lige, à noble et puissant sieur Monsieur René de MONTECLER, Baron de TREVES, pour raison de la terre et appartenances d’ETIAU
- Le 13 juin 1477, procuration par Guion d’ESPINAY, écuyer, pour faire une foy et hommage lige à haut et puissant seigneur, René de MONTECLER, baron de TREVES, pour raison du fief, terre et appartenances d’ETIAU, tant qu’il y en a mouvant de TREVES.
- Le 13 juillet 1567, foy et hommage lige par noble et puissant Jean d’ESPINAY à Dame Claude d’AVAUGOUR, à cause de sa baronnie de TREVES, pour raison de sa terre et seigneurie d’ETIAU.
- Le 15 juin 1575, aveu rendu à noble et puissante Dame, Claude d’AVAUGOUR, à cause de sa baronnie de TREVES, par Jean d’ESPINAY, écuyer, pour raison de sa terre et seigneurie d’ETIAU, tenue à foy-hommage lige, avec droit de justice de sang, moyenne et basse, mesure à bled et à vin qu’il appatronne à TREVES. C’est pourquoi il doit une paire d’éperons dorés à muance de seigneur et de vassal, avec quinze jours de garde à TREVES.
- Le 3 mai 1597, contrat d’acquêt au profit de Julien de PEYNE, écuyer, et Mathurin DRAPEAU, et noble homme François BELLANGER, consenti par noble et puissante Dame Marguerite DE SCEPEAUX, marquise d’ESPINAY, comtesse de DURTAL, et Charles, Marquis d’ESPINAY, savoir du droit de réméré par lui réservé, en vendant la terre et seigneurie d’ETIAU auxdits de PEYNE et DRAPEAU.
- Le 16 septembre 1666, foy hommage lige rendue à TREVES par Joseph BOUTEREUX, pour raison de la terre d’ETIAU, lequel a payé les éperons de service par lui dus, comme nouveau seigneur à titre d’héritier de Jacques BOUTEREUX, son frère.
- Le 22 avril 1677, saisie de la terre et seigneurie d’ETIAU, à faute par Messire Joseph BOUTEREUX d’avoir fait hommage.
- Le 15 avril 1680, acte par lequel Georges HUBERT, fermier général de la baronnie de TREVES, prend possession et jouissance de maisons, fruits et revenus de la terre d’ETIAU en COUTURES, pour l’année du rachat à lui dû, de laquelle terre par la mort de Joseph BOUTEREUX. Furent présente Dame Renée GAULTIER, veuve de Pierre CHARLOT, écuyer, sieur des Bottelières, demeurant à ANGERS, en qualité d’héritière dudit défunt, sieur d’ETIAU.
- Le 4 avril 1755, aveu de la terre et seigneurie d’ETIAU rendu à Puissant seigneur messire Jean de STAPLETON, chevalier, Comte de TREVES par Jeanne Hermine CONSTANTIN, ladite terre relevant de TREVES, à foy hommage lige et simple, avec droit de justice à sang, moyenne et basse, et à muance d’homme et de seigneur, une paire d’éperons dorés et 15 jours de garde à TREVES.
Ce chapitre a pu être rédigé grâce :
- Aux documents trouvés aux Archives Départementales d’ANGERS, dans les séries E et J, précisément, titres féodaux relatifs au Comté de TREVES, de E 1322 à E 1366, et de la série G, des archives du clergé séculier.
- Le dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, élaboré par Célestin PORT, archiviste.
- Le livre « COUTURES notre village » de Gabrielle BEDARD et René CHAUMONT. Ouvrage intéressant qui nous a beaucoup aidés à rédiger ce chapitre.