DANS LA VALLEE DE L’AVORT,
CHAPEAU, LA PAGERIE, BOUCHET et la FORET,
DES LIEUX CHARGES d’HISTOIRE……..
Au fil du pas, partons à leurs découvertes ; commençons par CHAPEAU !
Tout d’abord, le moulin de CHAPEAU que faisait mouvoir l’AVORT…..
Le moulin de CHAPEAU avait été affermé pour 9 années par le Sieur de VERT à Guillaume HAMON pour 500 livres en 1736.
Ce moulin a été transformé en logement ; la chute d’eau alimentant la roue a été conservée.
Laure DEODAT, archéologue au CNRS, mentionne le moulin CHAPEAU, dans son rapport de prospection diachronique dans le Gennois, élaboré en 2015.
En voici un extrait :
Le moulin dit Chapeau se situe à quelques mètres d’une source de l’Avort, en aval du moulin de l’Homme et à quelques mètres du bourg de Gennes. Il fait partie de ces 9 moulins à eau qui ont été installés sur l’Avort, probablement dès le Moyen-Age.
Le bâtiment du moulin a été transformé en logis, mais la lecture molinologique est encore possible, selon Florent LAURIOU, car la chute d’eau alimentant la roue a été conservée.
Une première mention en est faite en 1440, date à laquelle le moulin est vendu. On sait dans le même document qu’il dépend de la seigneurie d’ARGENTON de GENNES. Il s’agit de procédures pour les ventes du moulin de Chapeau contre les héritiers de Messire Jean TISSE, prêtre et acquéreur dudit moulin. Celui l’avait acquis du seigneur de GREZILLE, héritier d’Agnès de JOREAU. Le 21 février 1556, une quittance pour bail du moulin à eau de Chapeau est mentionnée ; de même qu’une rente sur le moulin Chapeau, le 24 septembre 1567, valant 8 setiers, 11 boisseaux froment et 6 boisseaux. En 1780, Florent REVERDY exploite le moulin.
En 1865, dans les Carnets de Patentes, le moulin à farine de CHAPEAU est décrit comme ayant une roue en dessus de la chute de 2,70 m et deux paires de meules montées à l’anglaise. Il s’agit donc d’une roue à augets comme le moulin de Sarré.
Puis, cette belle maison…….
Selon l’Abbé BOURASSEAU, CHAPEAU est une ancienne maison noble, composée d’un corps de logis et deux pavillons en retour, avec un moulin à côté et une chapelle dans la cour. Cette chapelle occupait l’emplacement de la barrière d’entrée actuelle de la ferme et longeait le chemin de la PAGERIE. Elle a été détruite dans sa plus grande partie ; ce qui en reste fait corps avec les étables et l’on en voit encore une porte sur le chemin ; elle est plein cintre, bouchée par des tuffeaux et établie dans un mur qui a plus de quatre pieds d’épaisseur. D’après cette indication, cet édifice devait être très ancien et de beaucoup antérieur à la construction des pavillons du manoir.
En 1515 est seigneur de CHAPEAU noble homme Antoine BOUCINEAU, puis René BOUCINEAU. C’est sans doute cette famille qui, à la limite d’un domaine qui s’étendait jusqu’à la Loire, construisit le château de la BOUSSINIERE. Les BOUCINEAU s’allièrent à la famille de VERT, dans la personne de Mlle de VERT, dame de l’ANJOUERE, qui y meurt le 27 janvier 1611. La famille de VERT habita CHAPEAU jusqu’à la Révolution. A cette date, Messire de VERT émigre, se rendit, croit-on, à l’armée des princes et l’on n’entendit plus parler de lui. En conséquence de son émigration, ses biens furent vendus comme propriété nationale et une grande partie dont le château, acquise par un Mr de MONPASSANT de SAUMUR.
Le long de la route se trouve la Fontaine de CHAPEAU…..
C’est de la source de CHAPEAU que démarrait l’aqueduc gallo-romain.
GENNES est un voyage dans l’histoire et dans le temps ; c’est ici que sont conservés les vestiges les plus significatifs de cette civilisation gallo-romaine, avec un amphithéâtre de 5 000 places, un nymphéa ou lieu de bains, un aqueduc.
Les vestiges, parfois souterrain, parfois semi-enterré, démarrait de la source de CHAPEAU et passait au pied de l’amphithéâtre gallo-romain, prenait la direction du MARDRON puis alimentait le nymphée et les thermes. Cet ensemble archéologique remonte au IIe siècle.
Nous voici à la PAGERIE…
Voici ce que nous apprend Célestin PORT sur la PAGERIE…..
Ancienne maison noble dont le domaine est transformé en pépinière. Tout près se trouve sous un noyer un beau dolmen de dix pierres
Nous poursuivons notre chemin…..
Le dolmen de la PAGERIE, appelé aussi le dolmen de BOIS-GILBERT…..
Le Dolmen Angevin
Le type architectural le plus répandu dans notre région est celui défini par le Docteur GRUET, archéologue, paléontologue, préhistorien et docteur en médecine français, sous le nom de dolmen à portique ou dolmen Angevin. Sa description est la suivante :
"Chambre rectangulaire large précédée d'un portique plus étroit et plus bas". Le portique, précédant la chambre rectangulaire, tel que celui La Pagerie, ou carrée, comme par exemple celui de la Bajoulière à St Rémy la Varenne est l'élément le plus caractéristique de ce type de dolmen. Il est, en général, formé de deux supports seulement, soutenant une dalle horizontale unique.
Quand le monument possède plusieurs dalles de recouvrement présentant des différences de hauteur, l'élévation est toujours décroissante vers l'entrée. L'orientation de l'entrée se fait toujours dans la moitié Est de la rose des Vents avec une plus grande fréquence vers le Sud-Est. En Maine et Loire, aucun dolmen de ce type n'est actuellement totalement enterré sous tumulus, mais, selon le Docteur GRUET, tous ont dû l'être.
Dans la région Saumuroise, le type Angevin représente plus de 5 % du total, selon l'inventaire des Mégalithes de M. GRUET.
Ce secteur est occupé depuis des temps immémoriaux par l’Homme.
Laure DEODAT, archéologue au CNRS, dans son rapport de prospection diachronique dans le Gennois, consacre un chapitre sur la PAGERIE et le résultat de ses recherches.
A la lisière de la forêt de BOIS-GILBERT et du dolmen de la PAGERIE, ce site, situé à 350 m de l’Avort, se trouvait un habitat gallo-romain, localisé à 300 m de l’extrémité ouest de l’agglomération secondaire de GENNES. C’est donc le site de notre corpus le plus proche du bourg antique.
Le site est constitué d’une concentration de matériel archéologique et notamment d’artefacts gallo-romains, objet façonné par l'homme et découvert à l'occasion de fouilles archéologiques, à savoir TCA associés à des poteries caractéristiques
Malgré le peu d’objets diagnostics, on peut avancer que ce site a été occupé précocement (amphores de Tarraconaise, terra nigra, sigillée précoce de Lezoux), et qu’il perdure sans doute jusqu’au 3e siècle.
D’autres prospections, à proximité du dolmen de la Pagerie, ont mis en évidence une concentration d’artefacts en silex sur toute la parcelle dont une grande quantité d’éclats associés à des outils et à quelques nuclei, de même que quelques objets paléolithiques. La présence d’une occupation néolithique ne laisse aucun doute sur ce site.
BOUCHET
Un registre trouvé aux Archives Départementales d’Angers, sous la cote 288 J 2, nous apprend que BOUCHET dépendait de la châtellenie de Sous-le-Puy.
Le 20 novembre 1412, noble homme, Jean de Vallée, écuyer, seigneur de Sous-le-Puy, fait la foy et hommage pour raison de la terre de Bouchet.
Un peu d’histoire sur BOUCHET grâce à la monographie rédigée par l’Abbé BOURRASSEAU….
Le contrat de mariage de 1444 entre Jehan VALLEE, seigneur de MERDRON et Jehanne SARRAZIN, porte cette mention « Accordé que si Messire Jehan de VALLEE alast de vie à trépassement, par avant la dite demoiselle, qu’ell ast droit de prendre pour son douaire, l’ostel, cour et appartenances de BOUCHET, ainsi qu’il se poursuit et comporte, ce qui est évalué à 50 livres de rentes… » Dans un acte de 1445, il est dit : « L’hostel et appartenances de BOUCHET, avec la Gaignerie, rentes, revenus d’icelle, tant qu’il y en a l’hommage de FLINES et BEAUCHERON ».
Donc, BOUCHET était un hostel noble relevant de la seigneurie de FLINES en ST HILAIRE-ST-FLORENT et de la seigneurie de BEAUCHERON, en la paroisse de VERRIE.
Ce fief passa en beaucoup de mains avant d’arriver en celle de Messire de VERT de BEAUFORT. Après celui-ci, les biens de la seigneurie furent vendus séparément. Les possesseurs de l’hostel furent les CHAMPIRE de BOUCHET ; les appartenances vinrent en possession de la famille RABOIN et BOMPOIS.
L’ancien manoir avec ses dépendances subsiste encore ; dans son architecture, il porte des traces du style de la Renaissance qui le distingue des habitations voisines ; sa fuye, qui est très bien conservée, et qu’on peut voir dans la cour intérieure de Mr BOMPOIS, est certainement la plus belle du pays de GENNES.
Enfin, précisons que sur la carte de CASSINI est mentionné LOUCHET et non BOUCHET…..
Le Gennois, terre de légendes, possède la plus forte concentration de dolmens et menhirs d'Anjou !
Puis LA FORET…….
Superbe dolmen, un peu à l’écart du hameau de la FORET……
De type angevin court, un des mieux conservés - Deux chambres séparées par une dalle intérieure percée d'un trou de 12 cm au ras du sol. La dalle supérieure du portique a glissé en arrière.
La FORET a un habitat essentiellement troglodytique dit troglodyte de coteau.
Un peu d’histoire selon Célestin PORT…..
Le lieu et le domaine de la FORET en la paroisse de Saint-Eusèbe échut en 1542 à Anne de BOURNAN dans la succession de son père ; après lui, en 1552, à sa sœur Ambroise, mariée à Pierre des DURANDS ; en est sieur en 1605 Jean JOLLIVET, mari de Perrine CAILLEAU.
Sur les hauts de BOUCHET, on a un très beau point de vue sur la ferme de la FORET…..Avant la Révolution, cette métairie appartenait au seigneur de Sous-le-Puy, paroisse de Saint-Eusèbe de GENNES ; cette métairie fut saisie comme bien nationale et vendue aux enchères.
De nombreux terriers, que l’on peut consulter aux Archives Départementales d’Angers, nous permettent de connaître l’importance de la châtellenie de Sous le Puy et de Montjean de Gennes.
Le terrier 1 E 1217 nous fait découvrir, le 7 septembre 1530, un aveu rendu à la Baronnie de Saint-Cassien, par Charles de BOURNAN, pour raison de la terre de Sous-Le-Puy.
Rappelons que la châtellenie de Sous-le-Puy relevait de la Baronnie de Saint-Cassien en Loudunois.
Voici le détail de cet aveu, en premier lieu, la terre de Sous-le-Puy, puis le domaine, notamment la métairie de la Forêt, la Pagerie, Chapeau et Bouchet, de façon détaillée.
Pour tout quoi est dû à la Baronnie de Saint-Cassien, la foy et hommage lige, en un cheval de service apprécié à 10 livres.
Les nombreuses déclarations censives des tenanciers sur BOUCHET, la FORET, la PAGERIE, CHAPEAU confirment la suzeraineté du seigneur de Sous le Puy ; ces villages dépendaient de la paroisse de Saint Eusèbe.
Rappelons qu’une déclaration censuelle est un acte par lequel un censitaire fournit au seigneur direct une énumération détaillée des héritages qu’il possède dans sa censive, et des redevances auxquelles ces biens sont sujets.
Les seigneurs faisaient tenir tous les ans en principe une assise générale, à laquelle tous leurs tenanciers étaient tenus de comparaître, pour déclarer les redevances par eux dues, et les héritages sur lesquelles elles étaient dues.
Enfin, précisons que si le censitaire était mineur, la déclaration censuelle est donnée par son tuteur au seigneur. Le mineur, devenu majeur, n’est pas tenu de la renouveler.
Celui qui épouse une femme, qui avait déjà fait sa déclaration au seigneur, peut être obligé d’en donner une nouvelle ; le mari qui avait le droit de recevoir les revenus de sa femme, devenait le censitaire du seigneur.
Lorsque le censitaire ne rendait pas sa déclaration au seigneur, une sentence était prononcée ; outre la peine, le tenancier était tenu à payer des dommages et intérêts.
Les archives contenant ces déclarations, contrats et autres, vont de la cote 1 E 1202 à 1 E 1281, à savoir du 14e au 18e siècle.
Nous ne pouvons citer toutes ces déclarations et sentences ; mais en voici quelques exemples.
De 1415 à 1513, sous la cote 1 E 1202 :
Le 6 février 1415, une déclaration de Jean MARQUIS., notamment plusieurs biens à BOUCHET.- Le 17 mars 1418, une déclaration de Pierre PIAU, Pierre CAILLEAU et de Robin CAILLEAU, concernant des terres, bois et vignes à BOUCHET et la FORET.
- Le 27 mars 1443, une déclaration de Jean BECHEREAU pour un hébergement avec ses appartenances à CHAPEAU, au devoir de 15 sols, un chapon.
- Le 9 juillet 1511, une déclaration de Jean GUIARD pour portion hébergement, caves, jardins, terres et bruyères, contenant 3 quartiers, sis à Chapeau, au devoir de 1 livre, 10 sols et 2 chapons
Autre compte fait entre les dénommés de l’autre part, par lequel il paraît que le seigneur de SOUS LE PUY doit audit BOUSSINEAU, comme seigneur de la PAGERIE, plusieurs années d’arrérages, d’un septier d’orge et de 8 boisseaux de froment.
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Le 2 août 1513, compte fait entre noble homme, Charles de BOURNAN, seigneur de Sous-le-Puy, et Jean BOUSSINEAU, seigneur de CHAPEAU, pour les arrérages d’un septier froment et 4 livres et 8 sols dus audit seigneur à raison du lieu de la Pagerie et des arrérages d’une livre, 10 sols dus sur des caves en appartenance à Chapeau
Sous la cote 1 E 1203, voici les diverses déclarations, datant de 1514 à 1542.
- Le 11 juillet 1514, une déclaration de Jean et de Maurice ROY et de Pierre HOUDET, concernant quelques biens sis à la FORET
- Le 20 août 1517, une déclaration de Jean ROULLEAU pour raison de plusieurs héritages dont une maison sise à la FORET.
- Le 14 janvier 1519, un bail à cens consenti par noble homme Charles de BOURNAN, écuyer, seigneur de Sous le Puy et de Montjean de Gennes, à Jean SACHET, de caves, jardins et appartenances contenant un quartier à CHAPEAU, à la charge de relever de Sous le Puy et de Montjean de Gennes, et de payer annuellement 10 sols et 2 poules.
- Le 8 octobre 1522, une déclaration d’Antoine BOUSSINEAU, écuyer, seigneur de CHAPEAU, au seigneur de SOUS LE PUY, à savoir une cave, jardin, friche contenant 2 boisselées près de CHAPEAU en friche et 2 boisselées de terre sises près de CHAPEAU.
- Le 2 juin 1530, une déclaration de Jacques CHERBONNEAU, pour raison des héritages ci-après
:
- Le 15 juin 1535, une déclaration de Jean SACHET, à raison d’une cave, carrée, jardin et appartenances contenant 1 quartier ou environ, sis près de CHAPEAU, au de voir de 10 sols, 10 deniers, 2 poules.
- Le 21 mars 1541, une sentence de l’assise de Sous le Puy, par laquelle Jean DENYAU a connu à retrait féodal le procureur de cour de Sous le Puy et de Montjean de Gennes, pour raison d’une cave, jardin et terre sis près de Chapeau, contenant 3 quartiers qu’il a acquis de François RICOU et d’Etienne RICOU, et pour l’exécution, les parties sont remisées à la huitaine.
- Et une cave sise près de la fontaine de CHAPEAU, au devoir de 2 sols.
Dans le registre sous la cote 1 E 1204, voici plusieurs déclarations de 1543 à 1569.
- Le 19 juin 1543, une déclaration d’Antoine BOUCINEAU, écuyer, seigneur de CHAPEAU, de caves, carrés, jardins-perrais, bois, bruyère et appartenances près de CHAPEAU, au devoir de 1 livres 10 sols, et 2 chapons.
- Le 17 juin 1543, une déclaration d’Andrée JOURDAIN, veuve de Jean GOUIN, pour une appartenance en caves et chenevreaux, au village de BOUCHET, au devoir d’une livre et 6 sols vers le seigneur de Sous-le-Puy.
- Le 4 juillet 1565, une déclaration de Jean ROULLEAU, d’une moitié de maisons, caves et jardins sis à la FORET ; la moitié d’une pièce de terre de 3 quartiers et demi devant la maison, 3 boisselées de terre sises à la FORET, une appartenance en caves, ayreau, chenevreau, le dessus desdites caves où il y a du bois et frêche audit lieu de la FORET., à devoir de la frêche de 10 livres.
- Le 4 juillet 1565, une déclaration de Jean BADIN, à savoir une pièce de terre de 3 boisselées sise à l’Ouche au Roy, un quartron de vigne à la Plante au Roy, la moitié d’un demi quartier de bois à la Chauvette, à raison de la frêche de 9 boisseaux de froment et 7 sols. Un demi quartier de vigne sis à la Fuye près de la FORET, 2 boisselées de terre aux Auboeufs de BOUCHET, à raison de la frêche de 2 boisseaux de froment, une pièce de terre enclose de murs, jardin, caves audit lieu de la FORET, au devoir de 10 sols. Une maison, caves, ayreaux, terres, vigne, et bois contenant 2 quartiers audit lieu de la FORET, à raison de la frêche de 7 sols. Une pièce de terre de 12 boisselées à la FORET, au devoir de 5 boisseaux froment et 3 sols. 3 boisselées de terre au VAU RATTIER, les deux tiers d’une friche, nommée la friche des Roys, une haute chambre et partie d’un jardin au bourg de Gennes, à devoir d’une frêche de 1 livres et 10 sols.
Ces terriers nous apprennent également que la PAGERIE, alias la BERTHONNIERE, avait fait l’objet de nombreuses procédures judiciaires, entre le seigneur de Sous-Le-Puy et le propriétaire de la PAGERIE ou la BERTHONNIERE.
De nombreux conflits d’intérêt opposaient le seigneur et le propriétaire terrien, et se sont prolongés durant des années.
En voici quelques exemples :
- Le 12 avril 1531, acquêt avec faculté de réméré
, fait par Philippe CHERBONNEAU, de noble et puissant Charles de BOURNAN, seigneur de Sous le Puy, le nombre de six setiers froment de rente, mesure de Sous le Puy, dus à raison du lieu de la Pagerie.
- Le 1er mai 1534, un acquêt avec faculté de réméré, fait par Claude CIREUL, de noble Charles de BOURNAN, seigneur de Sous le Puy et de Montjean de Gennes, du nombre de six setiers froment, faisant moitié de douze setiers, dû à raison de la métairie de la Pagerie, les six autres setiers ont été vendus par ledit BOURNAN avec la faculté de réméré à Jacques CHERBONNEAU
- Le 4 septembre 1554, une sentence de l’assise de Sous-Le-Puy, par laquelle noble homme René de BOURNAN, seigneur de Sous-le-Puy, a exécuté le retrait lignager
sur Philippe CHERBONNEAU, dont la connaissance est jugée par icelle sentence, pour raison de la rente de 6 setiers froment, due à raison de la Pagerie, acquise par ledit CHERBONNEAU, de feu noble Guy de BOURNAN seigneur de Sous-le-Puy, frère du susdit
-
Le 25 septembre 1554, une assignation à retrait lignager1 a été établie, à la requête de noble homme René de BOURNAN, écuyer, à Philippe CHERBONNEAU, demeurant à la Pagerie, pour le nombre de six setiers froment, quez ledit CHERBONNEAU a acquis de noble homme Guy de BOURNAN, seigneur de Sous-le-Puy. - Le 5 novembre 1569, une sentence de la sénéchaussée de Saumur, d’entre Jacques FOUSSIEU, héritier de la femme de Claude CIREUL, appelant et défenseur, et Madeleine DESDURANT, Demoiselle intimée, qui ordonne le bien jugé de la sentence rendue à l’assise de Sous-le-Puy, en conséquence, juge ledit FOUSSIEU audit nom, de ce qu’il reconnaît le retrait lignager à ladite Demoiselle DESDURANTS pour raison de 5 setiers froment, que noble homme René de BOURNAN, seigneur de Sous-le-Puy, oncle de ladite Demoiselle, avait vendu audit Claude CIREUL
- Le 12 novembre 1569, une autre sentence de la sénéchaussée de Saumur, par laquelle Damoiselle Madeleine DESDURANT, a fait sur Jacques FOUSSIEU, héritier en partie à cause de la femme de Claude CIREUL, le retrait lignager de 5 setiers, 4 boisseaux froment, vendus audit CIREUL, par noble homme René de BOURNAN, seigneur de Sous-Le-Puy, oncle de ladite DESDURANT.
- Le 14 octobre 1571, un acte par lequel Julien CIREUL a amorti à noble et puissant René de BOURNAN, seigneur de Sous-le-Puy, les devoirs ci-après dénommés
, dus à raison de la métairie de la BRETONNERIE audit CIREUL :
Laquelle dite métairie de la BRETONNERIE pour ce qui était sujet auxdits devoirs, demeurera et relèvera de ladite terre de Sous-le-Puy, au devoir d’un sol, que ledit CIREUL s’est obligé de payer au terme d’Angevine.
- Le 19 avril 1572, une assignation à retrait lignager est donnée à la requête de François de CHERITE, écuyer, seigneur de Voisin, époux de Damoiselle Madeleine DESDURANT, lignagère de René de BOURNAN, écuyer, seigneur de Sous-Le-Puy, à Julien CIREUL, pour raison du nombre de 6 septiers, 4 boisseaux de froment, 23 boisseaux de seigle et 2 poules que ledit CIREUL a acquis dudit René de BOURNAN.
- Le 28 avril 1572, une sentence des assises de Sous-le-Puy, par laquelle, Julien CIREUL a connu à retrait lignager, noble homme François de CHERITE, mari de Damoiselle Madeleine DESDURANT, pour raison de ce qu’il a acquis de noble homme René de BOURNAN, oncle maternel de ladite DESDURANT, par contrat passé devant LEPELLETIER, et pour exécution, les parties sont remises à la 8eme…..
- Le 2 mai 1572, est prononcée une sentence du siège présidial d’Angers par laquelle le seigneur de Sous-le-Puy a fait le retrait lignager sur Julien CIREUL, pour raison des rentes qu’il lui avait amorties par contrat en date du 14 octobre 1571
- mention de ladite saisie
Le 1er février 1587, une saisie féodale faite à la requête du procureur de cour de Sous-le-Puy, sur les héritiers de Philippe CHERBONNEAU, le Sieur Jacques CHERBONNEAU, des héritages ci-après, faute de paiement des arrérages de différents devoirs, dont en fait - Le 6 septembre 1587, un jugement rendu par les assises de Sous le Puy, par lequel, faute à Julien CIREUL d’avoir payé les avoirs qu’il doit à Sous-le-Puy, à raison de la métairie de la BERTONNERIE, est ordonné qu’il sera procédé au détail des héritages saisis sur ledit CIREUL, duquel jugement ledit CIREUL s’est rendu appelant.
Dans le registre sous la cote 1 E 1206, voici la suite des procédures, entre le seigneur de Sous-le-Puy et le propriétaire de la Pagerie, alias de la Bretonnerie, de 1593 à 1619.
- Le 10 juillet 1593, a été prononcée une saisie féodale, faite à la requête du procureur fiscal de la terre de Sous-Le-Puy et de Montjean de Gennes, des héritages ci-après, faute par Julien CIREUL, propriétaire de la métairie de la Pagerie, d’avoir payé le nombre de 6 setiers, 4 boisseaux froment, 23 boisseaux de seigle, 10 sols, 4 chapons, 2 poules, 1 jallais et demi de vin, le tout de rente noble féodale.
- Le 17 mai 1596, un décret de la Prévôté de la ville d’Angers par lequel les héritages saisis sur Jean COCHELIN, Jean et Claude CIREUL et autres, à la requête de Messire Gille ROLLAND, ont été adjugés à René BLONDEAU, lesquels héritages composent la métairie de la Pagerie.
- Le 30 octobre 1596, une sentence de la Prévôté d’Angers, par laquelle Jean CIREUL, héritier en partie sous bénéfice d’inventaire de Julien CIREUL, est condamné contradictoirement de payer à François de CHERITE, écuyer, seigneur de Sous-le-Puy, les arrérages des devoirs de 6 septerées, 4 boisseaux froment, 23 boiusseaux de seigle, 10 sols, 4 chapons, 2 poules, 1 jallais et demi de vin blanc, dus à raison de la métairie de la Pagerie.
- Le 26 mai 1598, un bail à rente amortissable est consenti par René BLONDEAU à Jean BOUSSINEAU, de la métairie de la BRETONNIERE, autrement de la PAGERIE.
- Le 4 janvier 1603, une transaction sur une sentence arbitrale dont il y avait appel, par laquelle Nicole CHERBONNEAU, fille et héritière en partie de Philippe CHERBONNEAU et de Renée LECOQ, a, pour demeurer quitte de plusieurs sommes dont elle était condamnée par ladite sentence arbitrale, vendu à Sébastien PICHON, sieur de la Couldre, mari de Marie CHERBONNEAU, aussi fille et héritière desdits CHERBONNEAU et LECOQ, ce qu’elle pouvait prétendre en le lieu de la PAGERIE, située paroisse de Saint-Eusèbe de Gennes, à la charge de relever du fief de Sous-le-Puy et autres fiefs, sans expression de devoir.
- Le 7 novembre 1611, une quittance a été consentie par Messire François de CHERITE, seigneur de la Terre de Sous-le-Puy et de Montjean de Gennes, à André BOUSSINEAU, pour la vente du contrat d’héritages dépendant de la métairie de la BERTHONNIERE, ledit contrat passé par LEPELLETIER, notaire royal à Angers, le le vingt sixième jour de mai, l’an mil cinq cent quatre vingt dix huit
- Le 28 juin 1618, un état de partie des héritages qui dépendent de la métairie de la BERTHONNIERE, sise paroisse de Saint-Eusèbe de Gennes et de Bessé, laquelle métairie ci-après détaillée est sujette à setiers, 4 boisseaux froment, 23 boisseaux de seigle, 1 bian, 10 sols, 4 chapons, 2 poules.
- S’ensuit une sentence de la Sénéchaussée de Saumur, par laquelle Mathurin de la ROUSSARDIERE, écuyer, Sieur du Breil et de la métairie de la BERTHONNIERE, et Noël HUET, métayer de ladite métairie, sont condamnés solidairement et de leurs consentements, de payer à Maître Ollivier CHAUVEAU, fermier de la terre de Sous-le-Puy et de Montjean de Gennes, les arrérages de 6 septiers, 4 boisseaux de froment, 23 boisseaux de seigle, 1 jallais et demi de vin, le tout mesure de ladite seigneurie, 10 sols, 4 chapons, 2 poules, 2 sols et 1 denier obole
, le tout dû à raison d’héritages dépendant de la métairie de la BERTHONNIERE, sise en la paroisse de Saint-Eusèbe de Gennes et de Bessé.
- Le 18 septembre 1618, une sentence contradictoire de la Sénéchaussée de Saumur, d’entre Messire François de CHERITE, chevalier, seigneur de Sous-le-Puy et de Montjean de Gennes, et Maître Ollivier CHAUVEAU, fermier dudit Sous-le-Puy, demandeurs, et Mathurin de la ROUSSARDIERE, écuyer, Sieur du Breil et de la métairie de la BERTHONNIERE, par laquelle, après qu’il a été jugé que les douze boisseaux de Sous-le-Puy en font quatorze boisseaux trois quarts à la mesure de Saumur. Ledit Sieur de la ROUSSARDIERE est condamné de payer audit Sieur CHAUVEAU les arrérages de six setiers, 4 boisseaux de froment, 23 boisseaux de seigle, 10 sols, 4 chapons, 2 poules, 1 jallais et demi de vin, 2 sols 1 denier obole, un bian apprécié à 5 sols pour une part et 19 sols par autre, le tout dû à raison des héritages en dépendant.
- Le 10 décembre 1618, un bail à rente foncière est consenti par Mathurin de la ROUSSARDIERE, écuyer, Sieur du Breil, demeurant au village de BOUCHET, paroisse de Saint-Eusèbe de Gennes, à Messire Guy ROBIN, prêtre chapelain de Sainte-Croix, demeurant au village de Sarré,, paroisse de Saint-Vétérin de Gennes, la maison, grange et laiteries de la métairie de la BERTHONNIERE, sise paroisse de Saint-Eusèbe de Gennes et de Bessé…..
Item, le long d’une muraille faisant l’enclos de la cour et ayreau de ladite appartenance, deux pieds de terre audit ayreau, en laquelle muraille est le four.
Tous ces documents trouvés aux Archives Départementales d’Angers confirment les conflits entre le seigneur de Sous-le-Puy et le propriétaire de la PAGERIE, alias de la BRETONNIERE. Ils nous renseignent sur les devoirs dus au seigneur, qui sont les mêmes durant des décennies. Mais nous n’avons pas pu établir de lien entre les familles CIREUL et CHERBONNEAU
Des tenanciers étaient soumis à certains devoirs envers le Prieuré des LOCHEREAUX, dépendant de l’Abbaye de NYOISEAU, dénommée également Abbaye royale Notre-Dame de NYOISEAU. C’était une abbaye bénédictine de femmes.
Un peu d’histoire sur cette abbaye, grâce à Jean-Claude MEURET, auteur de l’ouvrage, «Actes et Histoire de l’Abbaye angevine de NYOISEAU (1109-XVIIIe siècle)
D’autres registres nous apportent de précieux renseignements sur la châtellenie de Sous-le-Puy.
Le registre, sous la cote 1 E 1221 nous informe d’un aveu rendu à la baronnie de Saint-Cassien le 13 mai 1605, par Messire François de Chérité, pour raison de la terre de Sous-le-Puy. Il est souligné, parmi les multiples biens :
- La métairie de la Forêt consistant en hôtel, maisons, caves et jardins
- Des terres, bois vigne à BOUCHET
- Des héritages dépendant de la métairie de la Berthonnerie, vulgairement nommée la Pagerie
- Divers héritages sis à Chapeau
Pour tout quoi est dû à la baronnie de Saint-Cassien à muance de seigneur, un cheval de service apprécié à la somme de dix livres.
A noter que ma métairie de la Forêt comprend 140 boisselées de terre en différentes pièces, 4 quartiers de vigne, 20 quartiers dans le clos entouré de murailles.
Puis vint la Révolution et l’abolition des privilèges. Ce fut la confiscation des biens immobiliers appartenant à l’Eglise, et par la suite, ceux appartenant aux émigrés ou condamnés ; ces biens sont en majorité des biens de nobles.
Grâce à la vente des biens nationaux, le nombre des propriétaires terriens avait augmenté entre 1789 et 1815. Les mutations massives de propriétés qui en découlèrent, ont entraîné un très important bouleversement social.
De précieux documents fournissent un tableau précis des patrimoines d'Ancien Régime, seigneuriaux, ecclésiastiques et même bourgeois, de leur mode d'exploitation et de leurs revenus, des droits seigneuriaux, des droits d'usage et des propriétés communales.
La série Q des biens nationaux nous apprend, notamment le registre ayant la cote 1 Q 529, la vente de la propriété de CHAPEAU,
Le six messidor an IV de la République une et indivisible, vendu, délaissé aux citoyens Joseph RATOUIS et Auguste VILREAU, demeurant commune de Saumur :
La maison nommée Chapeau, sise commune de Gennes, composée au rez-de-chaussée d’une cour dont le bâtiment principal consiste en un vestibule et grenier au-dessus, une cuisine avec four, un office à côté, salle, salon, cabinet à côté, cinq chambres dont trois avec cheminée, grenier sur le tout, deux pavillons où sont deux chambres sans cheminée, chapelle dans la cour, un autre bâtiment sis au couchant de la cour, où est une grange, deux écuries, grenier au-dessus, jardin, lieux d’aisance, plusieurs caves.
Les biens dépendant de DEVERT, compris sur la liste générale des émigrés dressée en exécution de l’article 16 de la loi du 28 mars 1793, et confisqué sur lui au profit de la République.
Lesdits biens exploités par le citoyen Florent REVERDY, cultivateur à Saint-Vétérin de Gennes.
Cette vente est faite, outre les charges et les conditions, moyennant la somme de trente-deux mille quatre-vingts francs
Jean-Jacques de VER, seigneur de Chapeau, était capitaine du régiment d’Anjou.
Toujours dans le même registre, on peut lire que le 4 messidor de l’an IV, ont été vendues à Catherine et Mélanie MABILLE PAUMELLIERE, demeurant à Angers, cinquante boisselées de terre nommées la PAGERIE, faisant partie de la terre de Bois-Gilbert, commune de Bessé ; ces biens avaient été saisis au seigneur de MABILLE de la PAUMELLIERE, émigré.
Dans le registre 1 Q 138, un procès-verbal estimatif du domaine de la Forêt a été établi en l’an VII de la République, le dix-huit prairial, par François CHICOTTEAU, expert nommé par délibération du département du Maine-et-Loire, en date du sept dudit mois, à l’effet de procéder à l’estimation du revenu net et du capital, de la métairie et dépendances de la Forêt, situées commune de Gennes, Vaux et les Rosiers, domaine national séquestré sur POISSON de MONTAIGU, sommes transportés sur les lieux et avons procédé à l’estimation suivante, guidés par Urbain CHAMPIRE, fermier de ladite métairie , notre indicateur :
- Une maison nommée la Forêt composée de deux chambres basses, grenier au-dessus, grange, étable aux bœufs et aux vaches, écuries, pressoir, toits, le tut couvert à boure, excepté le pressoir qui l’est à ardoises, et en presque totale ruine, tant pour les murs que pour la couverture, caves, caveaux, dont deux propres à tirer du tuffeau, le tout en un tenant ; après avoir vu et examiné l’état desdits bâtiments et leur mauvais état, nous sommes d’avis que le tout valait de revenu annuel en 1790 la somme de cinquante francs, qui, multiplié par dix-huit, donne en capital, celle de neuf cents francs.
Cette métairie était composée également de 224 boisselées de terres, bois, vignes….
Soit un total de 17 934 francs, sur laquelle métairie de la Forêt, il n’y a point à estimer les bestiaux ni les semences qui appartiennent au fermier.
Ces petits hameaux, riches en histoire, nous font découvrir d’anciens habitats troglodytiques et semi-troglodytiques, un patrimoine unique. Autrefois c’était le logis de nombreux habitants, si proches de la France authentique… On souhaiterait que notre imagination donne vie à cet espace souterrain ; c’est un monde silence à présent !